Selon le Guardian, le géant américain compterait passer prochainement un nouveau cap dans la lutte contre le piratage, en collaboration avec les majors du cinéma, du disque et d'autres industries créatives, mais aussi avec l'aide de régies publicitaires. Après la désindexation des sites enfreignant les droits d'auteurs, ce sont les revenus de ces derniers qui se seront ciblés, via le blocage des affichages publicitaires.
Google planifie donc de bloquer l'affichage des publicités Adsense sur les sites signalés par les ayants-droit. L'initiative n'inclurait d'ailleurs pas uniquement l'entreprise américaine : le média signale que la British Phonographic Industry (BPI), le principal regroupement des professionnels de l'industrie du disque en Grande-Bretagne, travaille en ce sens avec l'Internet Advertising Bureau (IAB) britannique. L'objectif : empêcher les gestionnaires de sites favorisant le piratage de vivre de leurs activités illégales.
La volonté d'appliquer une telle action n'est pas nouvelle : en février dernier circulait déjà une rumeur autour d'une initiative de Google, qui cherchait à rassembler certaines sociétés de paiement, comme PayPal ou Visa, autour d'un projet de blocage des transactions liées au piratage. En mai dernier, Theo Bertram, l'un des responsables de Google en Angleterre, expliquait qu'attaquer ce type de sites sur leur dimension financière serait nettement plus efficace que les autres manœuvres en place, et pourrait même venir des annonceurs eux-mêmes. « Je ne pense pas que le blocage de sites Web soit efficace » avait-il déclaré, évoquant la démarche de désindexation des sites pirates par Google. « Ce n'est pas à Google d'aller sur le Web pour décréter que tel ou tel site est légal ou pas, mais si Coca-Cola vient et nous dit : voici une liste de 500 sites sur lesquels nous ne voulons pas que vous placiez nos annonces, c'est différent. C'est presque du marketing pour eux » déclarait-il alors.
L'initiative, dont la mise en place s'avère imminente, inclurait Google, Microsoft, Yahoo, 24/7 Media, Adtegrity, Condé Nast et SpotXchange. « Nous pensons que c'est une étape positive, et que ces efforts peuvent avoir un impact important sur la réduction du piratage en ligne et la contrefaçon » a déclaré Victoria Espinel, en charge des questions de propriété intellectuelle à la Maison Blanche. Reste, que, pour l'heure, la manière dont une telle démarche sera appliquée s'avère floue : si le bureau assure que le procédé sera réfléchi et respectera la vie privée, difficile de ne pas penser aux ratés de la procédure de désindexation automatique mise en place par Google en 2012.