Elon Musk s'apprête à racheter Twitter pour la modique somme de 44 milliards de dollars. Cependant, le milliardaire était prêt à se retirer de l'achat si Twitter ne cédait pas à ses demandes.
Musk avait demandé à Twitter de lui fournir des données sur le nombre de faux comptes présents sur le réseau, ce à quoi l'entreprise a répondu négativement dans une lettre le 1er juin. En retour, Musk a accusé Twitter de retenir des informations cruciales et menacé de se rétracter l'accord de rachat.
Twitter cède à la pression de Musk
Elon Musk a pourtant reçu des informations de la part de Twitter détaillant ses méthodes d'analyse et d'identification des faux comptes. Musk a trouvé ces méthodes « laxistes » et a demandé que d'autres données lui soient transférées, afin qu'il puisse réaliser lui-même son analyse. D'après ses avocats, refuser d'accorder à Musk l'accès à ces données pourrait justifier qu'il abandonne le rachat sans payer les frais de rétraction d'un milliard de dollars.
Après de longues négociations, Twitter va finalement fournir à Musk un flux de données comprenant plus de 500 millions de tweets publiés chaque jour, mais aussi des informations sur les appareils depuis lesquels les tweets sont publiés et d'autres données sur les utilisateurs des comptes. Une douzaine d'entreprises ont déjà accès à ces informations, moyennant paiement. Musk pourra également observer le trafic quotidien. Les dirigeants de Twitter restent cependant sceptiques quant à la capacité d'Elon Musk à fournir une meilleure analyse de ces données, et plusieurs experts semblent leur donner raison alors que des avis émanant de la Silicon Valley suggèrent que Musk essaie surtout de trouver des excuses pour s'extirper du contrat ou renégocier le prix d'achat.
Pourquoi ces données sont-elles si importantes ?
Les données concernant les faux comptes sont représentatives de l'efficacité des méthodes d'analyse de Twitter, d'une part. D'autre part, les comptes spam sont utilisés à des fins politiques, de propagande, de publicité, ou encore de fraude. Ces comptes sont opérés par des robots, qui font circuler des messages en boucle dans l'espoir de cibler les utilisateurs sensibles à leurs objectifs.
Twitter prétend que les faux comptes ne représentent que 5 % des 229 millions d'utilisateurs et que le problème est largement minoritaire, mais des études extérieures suggèrent que ce pourcentage serait bien plus élevé. Quelles que soient les véritables intentions de Musk, ses doutes sur le sujet semblent donc légitimes. Une grande proportion de comptes spam signifierait également moins d'utilisateurs réels touchés par la publicité présente sur la plateforme, ce qui impacterait la rentabilité globale du réseau social.
Source : The Washington Post