Coupable d'avoir publiquement remis en cause le diagnostic d'Elon Musk sur la version Android de Twitter, un ingénieur du réseau social a été remercié dans la foulée. Il n'est pas le seul à subir les foudres du nouveau propriétaire de l'oiseau bleu.
Rien ne va plus dans la maison Twitter, où les licenciements se multiplient et où les décisions, parfois contradictoires, s'enchaînent avec de fâcheuses conséquences pour certains acteurs économiques, piégés par la nouvelle fonction de certification. Eric Frohnhoefer, développeur Android depuis plus de 6 ans pour Twitter, a été licencié pour avoir contredit Elon Musk sur la lenteur de l'application sur l'OS de Google.
Quand le privé déborde sur Twitter
Elon Musk et Eric Frohnhoefer ont tous deux réussi à illustrer, en l'espace de quelques tweets, le côté néfaste des réseaux sociaux, qui permettent à des centaines de milliers d'utilisateurs d'assister à des règlements de comptes professionnels, jusqu'à la rupture totale. Un peu à l'image de ces procès à scandale retransmis en direct à la télévision dans les pays anglo-saxons.
Dans un premier temps, Elon Musk a critiqué la lenteur de l'application Twitter sur Android dans de nombreux pays du globe, évoquant les 2 secondes d'actualisation aux États-Unis et les 20 secondes nécessaires en Inde.
Développeur Android chez Twitter depuis 6 ans, Eric Frohnhoefer a eu le malheur de répondre, directement sur le réseau social, à celui qui vient de licencier la moitié des salariés du groupe californien. Pour lui, les arguments dégainés par Elon Musk pour justifier la lenteur de la version Android sont « faux », ce à quoi le milliardaire lui a rétorqué : « Twitter est super lent sur Android. Qu'avez-vous fait pour résoudre ce problème ? »
Un échange surréaliste, des licenciements à la volée et une ambiance délétère en interne
L'échange s'est ensuite poursuivi entre les deux hommes sur différents fils de discussion, à la vue de tous. Eric Frohnhoefer a justifié la certaine lenteur de l'application par un trop grand nombre de fonctionnalités, certaines d'entre elles n'étant jamais utilisées par les mobinautes.
Un twittos lui a alors répondu en lui indiquant qu'il aurait peut-être dû informer son nouveau boss de ces différents soucis en privé, et non sur Twitter. « Peut-être qu'il devrait poser des questions en privé », a alors répondu le développeur. « Peut-être en utilisant Slack, ou par e-mail ».
Peu après, Musk a déclaré qu'il venait de remercier Frohnhoefer. Le technicien a relayé, toujours sur Twitter, l'écran verrouillé de son Mac en guise de séparation : « Je suppose que maintenant, c'est officiel », a-t-il ajouté, faisant directement référence à son licenciement.
Un peu plus tard, le nouveau patron de Twitter a confirmé dans un autre tweet vouloir mettre fin à la mention de l'appareil depuis lequel un message a été écrit sur la plateforme, invoquant un « gaspillage d'espace d'écran et de calcul ».
Deux autres ingénieurs de Twitter, Sasha Solomon et Ben Leib, ont aussi été licenciés après avoir contribué aux discussions et appuyé la position de leur désormais ex-collègue Eric Frohnhoefer. Cette purge « à la volée » d'Elon Musk conduit aujourd'hui à ce que « plus personne ne fasse confiance à personne » au sein de l'entreprise, comme le soulève Frohnhoefer.
Source : The Verge