Qui ne s'est jamais retrouvé face à une fausse information sur les réseaux sociaux ? Des tweets renvoyant vers un site satirique ou une rumeur infondée qui se propagent tellement rapidement qu'ils sont parfois pris pour vrais et créent de véritables quiproquos. C'est le genre d'informations contre lesquelles cinq universitaires européens, chapeautés par l'université technologique de Sheffield au Royaume-Uni, cherchent à lutter.
Nommé Pheme - en référence à la déesse romaine Fama, symbole de renommée mais également de rumeurs - le système conçu par les chercheurs cherche à remonter rapidement la source des informations qui circulent sur les réseaux sociaux pour en déterminer l'origine et, de fait, le degré de fiabilité. D'autres critères, comme les canaux de diffusion et l'information elle-même seront également déterminants. Au final, les données erronées seront classées selon quatre catégories : la spéculation, la controverse, la fausse information ou la désinformation.
Le système souhaite également cibler les faux comptes, ou ceux spécialement créés pour diffuser de fausses informations - comme des bots sur Twitter. Une fois les vérifications effectués, les autorités, les médias et autres utilisateurs pourront voir le degré de véracité de l'information. « Dans les situations critiques, vous pouvez donner des informations fiables à la place ou alerter les autorités avant que la situation échappe à tout contrôle » explique Kalina Bontcheva, de l'université de Sheffield. Cette dernière estime que le système Pheme pourrait être achevé dans les 18 mois, avec des prototypes accessibles avant pour réaliser des tests.
Soutenu par une subvention de l'Union européenne, le coût de développement de Pheme est estimé aux environs de 3,5 millions d'euros. Il ne s'agit donc pas d'une démarche expérimentale mais d'un projet concret qui devrait donc voir le jour à l'horizon 2016. D'ici là, les rumeurs et autres fausses informations ont encore le temps de circuler sur les réseaux sociaux.