Quelques heures seulement après les menaces du premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan d'interdire Twitter dans le pays, la menace a été mise à exécution. Le politique, mis en cause dans une affaire de corruption par des enregistrements d'écoutes téléphoniques largement diffusées par l'intermédiaire du réseau social, assume cette décision. « Nous allons supprimer Twitter. Je me moque de ce que pourra dire la communauté internationale » lançait-il devant des milliers de partisans avant que la plateforme devienne effectivement inaccessible dans la soirée.
Les internautes turcs qui tentent de se connecter à Twitter se retrouvent actuellement face à une page expliquant qu'une « mesure de protection a été prise contre ce site Web » via un décret du ministère des communications.
Twitter contre-attaque
Une décision qui révolte bien évidemment les internautes et face à laquelle la communauté internationale n'a pas tardé à réagir. C'est d'ailleurs par le biais d'un tweet que la commissaire européenne en charge des Nouvelles technologies, Neelie Kroes, s'est exprimée. Cette dernière qualifie le blocage de Twitter en Turquie comme un acte « sans fondement, inutile et lâche. Le peuple turc et la communauté internationale verront cela comme de la censure. C'est tout à fait ça. »
The Twitter ban in #Turkey is groundless, pointless, cowardly. Turkish people and intl community will see this as censorship. It is.
— Neelie Kroes (@NeelieKroesEU) 20 Mars 2014
De son côté, Twitter a contre-attaqué en proposant une alternative aux internautes turcs, qui peuvent envoyer des tweets par SMS. Pour activer le service, les clients des opérateurs Avea et Vodafone doivent envoyer START au 2444, tandis que ceux de Turkcell doivent envoyer le même message au 2555. L'autre alternative : utiliser un VPN, en espérant que la situation finisse par se débloquer.
Turkish users: you can send Tweets using SMS. Avea and Vodafone text START to 2444. Turkcell text START to 2555.
— Policy (@policy) 20 Mars 2014