Avec Fabric, Twitter veut séduire les développeurs sur mobile

Thomas Pontiroli
Publié le 23 octobre 2014 à 13h14
A son tour, Twitter veut se placer au centre de l'écosystème mobile en proposant un ensemble d'outils gratuits pour faciliter la vie des développeurs d'applications. Pour cela, l'américain lance « Fabric ».

Twitter a fait deux pas de géant vers les développeurs. Le premier, en ayant organisé une conférence qui leur est dédiée. Ce serait presque le passage obligé pour qui aspire à compter parmi les grands de la tech californienne, comme Microsoft et sa Build, Apple et sa WWDC ou Facebook et sa conférence F8 - celle de Twitter s'appelle Flight. Le deuxième, en leur ayant concocté une plateforme de développement : Fabric.

L'objectif est de mettre à disposition des développeurs plusieurs outils gratuits centrés sur la monétisation, l'identification, la mesure et la distribution. Ce qu'il faut retenir, c'est que cette plateforme est entièrement tournée vers le développement d'applications mobiles. Twitter espère capitaliser sur sa forte présence sur ce canal, où l'on y trouve 78% de ses utilisateurs actifs et où la société réalise 81% de son chiffre d'affaires.


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Fabric présente trois modules pour les développeurs, auxquels nous ajoutons la plus grosse nouveauté, Digits.


  • Crashlytics

Ce service, racheté par Twitter en janvier 2013, sert à analyser et dresser des rapports d'incidents lors de crashs d'applications. L'outil promet de raccourcir le délai entre la détection d'un incident et sa résolution. Crashlytics ne se contente pas juste d'identifier un problème et de le remonter, mais isole la cause racine jusqu'à la ligne de code précise incriminée, afin que le développeur puisse la corriger plus rapidement.

Crashlytics embarque également un outil (Beta by Crashlytics) servant à collecter les remontées des bêta-testeurs. Il s'accompagne d'un service d'analyse de trafic en temps réel (Answers for Crashlytics) donnant une visibilité sur le nombre d'utilisateurs actifs, le nombre de sessions, leur durée et la quantité de crashs.

  • MoPub

Pour la partie monétisation, Twitter s'appuie ici aussi sur une acquisition, celle de la régie publicitaire MoPub opérée en septembre 2013. La volonté du réseau social est d'aider les développeurs à intégrer facilement des annonces dans leurs applications, afin d'en tirer des revenus. S'appuyant sur plusieurs réseaux publicitaires, MoPub met aux enchères les espaces publicitaires via sa place de marché. La plateforme supporte l'essentiel des formats mobiles, comme la bannière, l'interstitiel, le natif et depuis peu, un outil de personnalisation.

  • Twitter kit

Ce module se compose de trois éléments. Le premier concerne l'intégration de tweets dans son application. Nécessitant plusieurs centaines d'heure de travail auparavant selon Twitter, l'opération se résume désormais en quelques lignes de code à implémenter. L'intérêt est d'enrichir le contenu d'une page avec des tweets connexes. Par exemple, un article de presse sur Tesla sera complété des derniers messages d'Elon Musk.

Le deuxième élément du Twitter kit s'intéresse à la composition de tweets au sein d'une appli. S'il n'est pas nouveau, ce module se veut plus simple à intégrer. Même chose pour l'identification, que Twitter veut accélérer avec Digits. Les applis pourront maintenant demander aux utilisateurs de partager leur e-mail.

  • Digits

C'est sans doute le plus gros apport de Fabric. Cet outil vise à remplacer l'adresse e-mail associé à un mot de passe pour s'identifier dans une application, par le numéro de téléphone. Digits, qui est intégré au kit cité ci-dessus, est géré par Twitter afin d'éviter aux développeurs d'avoir à dialoguer avec les opérateurs. Mais rien ne sera envoyé par le réseau social sur les numéros de téléphone, car aucun lien n'est fait entre les deux.

La promesse de Digits est aussi de fluidifier l'expérience utilisateur et de faire tomber une barrière à l'entrée en évitant d'avoir à saisir un mot de passe. Cette fonction est donc censée accélérer l'adoption d'applications.


Avec Fabric, Twitter souhaite donc renouer le dialogue avec des développeurs boudés depuis plus de deux années. En août 2012, le réseau social avait limité l'utilisation de son interface de programmation (API) aux développeurs tiers. Plusieurs services servant à tweeter ou visualiser ses flux avaient alors été mis sur le carreau. En voulant simplifier la vie des développeurs, Twitter espère devenir incontournable sur mobile.

Si la plateforme de microblogging attire assez de monde sur Fabric avec ses outils gratuits, elle pourra ensuite y ajouter des fonctions payantes et diversifier ses sources de revenus. Faisant écho à Parse de Facebook, Fabric sera déployé progressivement. D'abord, auprès des développeurs ayant assisté à la conférence Flight. Ensuite, aux utilisateurs de Crashlytics et de MoPub. Et dans un dernier temps, aux autres développeurs.






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