Comment des bots parviennent à propager de fausses infos sur Twitter

Bastien Contreras
Publié le 23 novembre 2018 à 14h07
Twitter

Si certains observateurs ont déjà pointé du doigt le rôle joué par les bots dans la diffusion de fake news sur Twitter, une équipe de chercheurs s'est penchée sur leur fonctionnement. Ils ont découvert que, pour donner de la crédibilité à ces infos, les robots comptent sur les êtres humains. Explications.

Sur Twitter, bien que le réseau social tente régulièrement de les supprimer, de nombreux comptes sont en réalité « tenus » par des bots, qui tweetent de façon automatisée. Des robots qui servent notamment à influencer l'opinion, comme lors de l'élection présidentielle américaine de 2016, en relayant des fake news. Des chercheurs de l'Université de l'Indiana, à Bloomington, se sont intéressés à leur façon de procéder.

Donner de la crédibilité en partageant massivement

Il n'est pas toujours évident de distinguer un vrai compte de bot sur Twitter. Pour y parvenir, les scientifiques se sont appuyés sur l'outil Botometer, qui détermine la probabilité qu'un utilisateur soit en réalité une machine. Ils s'en sont servis pour analyser 13,6 millions de tweets, publiés entre mai 2016 et mars 2017.

Cela leur a notamment permis de comprendre que la première action des bots consiste à partager largement un article bidon, juste après sa publication. Le but étant de donner l'impression d'un soutien populaire, malgré une source peu réputée. La fameuse technique du « vous n'en entendrez certainement pas parler dans les médias traditionnels ».

Ainsi, les chercheurs ont constaté que dans les premières secondes suivant la mise en ligne d'un tel article, la plupart des partages étaient l'œuvre de bots. Néanmoins, 10 secondes plus tard, ce sont les êtres humains qui prenaient le relais.

Cibler les influenceurs

Car au-delà de construire artificiellement une crédibilité à l'info, les bots ont une cible bien particulière : les comptes influents. Ils vont alors répondre à des dizaines d'utilisateurs suivis par de nombreux followers, en ajoutant dans leurs tweets un lien vers l'article en question. Il suffit qu'un seul de ces influenceurs retweete le lien et sa visibilité est assurée.

D'après les auteurs de l'étude, lutter contre ces bots via un CAPTCHA, par exemple, serait un bon moyen de limiter la diffusion de fake news. Selon eux, supprimer les 10 000 comptes les plus suspects permettrait de réduire de 70 % le nombre de retweets d'infos non pertinentes.

Une autre solution pourrait consister à faire appel au sens critique des utilisateurs et leur demander de prendre du recul sur ce qu'ils lisent, mais cette tâche est sans doute plus complexe.

Source : ScienceNews
Bastien Contreras
Par Bastien Contreras

Ingénieur télécom reconverti en rédacteur web. J'écris sur les high tech, les jeux vidéo, l'innovation... J'ai d'ailleurs été responsable d'accélérateur de startups ! Mais je vous réserve aussi d'autres surprises, que vous pourrez découvrir à travers mes articles... Et je suis là aussi si vous voulez parler actu sportive, notamment foot. Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est comme du FIFA, mais ça fait plus mal aux jambes.

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Commentaires (5)
lordypakna

“Une autre solution pourrait consister à faire appel au sens critique des utilisateurs et leur demander de prendre du recul sur ce qu’ils lisent, mais cette tâche est sans doute plus complexe.” Comme par exemple la transition écologique.

wannted

“Une autre solution pourrait consister à faire appel au sens critique des utilisateurs et leur demander de prendre du recul sur ce qu’ils lisent, mais cette tâche est sans doute plus complexe.”

en gros réfléchir quoi -_-

Nmut

Précise ta pensée?

mcbenny

Les humains partagent après seulement 10 secondes ?! Whaouh ! Des vraies machines ces humains ! 10 secondes pour lire un article, c’est balais… ah non, ils ont juste lu le titre, c’est vrai, j’oublie tout le temps !

yeerum

Ce ne sont que des reliquats qui font ce pour quoi ces mêmes bots ont été créés. Le chaînons manquant entre l’être humain réfléchi et le robot à fakenews…

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