Amnesty International a étudié les messages mentionnant des femmes, appartenant à un panel sélectionné par l'organisation, sur Twitter. Et les conclusions de cette enquête sont édifiantes : en un an, 1,1 million de tweets agressifs leur ont été envoyés, soit un toutes les 30 secondes.
Amnesty International et Artificial Intelligence partagent le même sigle. Les deux ont joint leurs efforts pour publier aujourd'hui un rapport sur le harcèlement subi par les femmes sur Twitter.
Plus d'un million de tweets offensants
Les messages adressés à 778 journalistes ou politiciennes américaines et britanniques ont ainsi été étudiés. Pour cela, Amnesty International a fait appel à 6 500 volontaires à travers le monde, pour classer près de 288 000 tweets en « problématiques » ou « injurieux ». Puis, l'ONG s'est alliée à Element AI, entreprise spécialisée dans l'intelligence artificielle, pour analyser des millions de tweets, grâce à des techniques de data science et de machine learning.Les résultats de cette enquête viennent malheureusement confirmer le ressenti de beaucoup d'utilisatrices du réseau social. En un an, 1,1 million de tweets « problématiques » ou « injurieux » ont été adressés aux femmes considérées par l'étude, ce qui représente 7,1 % des données analysées, soit un tweet toutes les 30 secondes. Des messages pouvant contenir des attaques sur le physique, le genre, l'origine, la sexualité, etc.
Sexisme couplé au racisme
Si l'ensemble du spectre politique semble être touché de façon équitable par ce harcèlement, les auteurs de l'enquête ont en revanche noté que les femmes de couleur étaient particulièrement ciblées. D'après les résultats, celles-ci ont 34 % de « chance » de plus de faire l'objet d'un message « problématique » ou « injurieux ». Quant aux femmes noires, elles sont encore plus exposées au harcèlement : un tweet sur dix leur étant adressé contenait une forme de violence verbale.La plupart de ces messages viole incontestablement les conditions d'utilisation de Twitter. Pourtant, l'entreprise semble éprouver des difficultés à s'en débarrasser. Malgré les efforts annoncés pour assainir son réseau social, elle ne paraît pas mettre tout en œuvre pour libérer sa plateforme de toutes formes de harcèlement.
Source : Engadget