Le réseau social à l'oiseau bleu a fait une entorse au RGPD en utilisant des données de ses utilisateurs sans leur consentement, en marge de la diffusion de publicités cette dernière année.
C'est assez rare pour être souligné, Twitter a pris les devants en annonçant, du mardi au mercredi 7 août, avoir partagé certaines données récoltées auprès de ses utilisateurs avec des tiers, sans avoir obtenu de consentement. Si aucune donnée sensible n'a été transférée, la pratique constitue une entorse au Règlement général sur la protection des données (RGPD), entré en vigueur en mai 2018. Décidé à anticiper, le réseau social a lui-même annoncé avoir « résolu ces problèmes le 5 août 2019 ».
Twitter partageait des données avec des tiers, mais aucune donnée sensible compromise
« Sur Twitter, nous voulons vous donner le contrôle de vos données, y compris lorsque nous les partageons. Bien sûr, ces options ne sont utiles que si nous suivons les choix que vous faites et nous avons récemment détecté des problèmes pour lesquels vos choix de paramètres n'ont peut-être pas fonctionné comme prévu ». Sur son centre d'aide, Twitter ne passe pas par quatre chemins et fait preuve de transparence en énumérant les deux cas de figure.Twitter : des résultats meilleurs que prévu et 5 millions de nouveaux utilisateurs au second trimestre
Ainsi, la société américaine détaille que si vous avez visionné une publicité via l'application mobile Twitter et interagi avec cette dernière (clic sur la publication, « J'aime », retweet, réponse...), il est probable que certaines de vos données ont été partagées sans avoir donné votre aval, et ce, depuis mai 2018. Celles-ci peuvent aller du code de pays à votre engagement et le moment où vous avez fait acte d'engagement sur la publicité.
Les données collectées ont été communiquées, selon Twitter, à des partenaires commerciaux et de publicité dits « de confiance ».
Un ciblage publicitaire sans le recueil du consentement
La seconde entorse au RPGD de Twitter tient au ciblage publicitaire. Le réseau social cherche toujours des moyens de diffuser des publicités plus pertinentes à ses utilisateurs, afin de les rendre moins intrusives et de les inclure plus naturellement sur la home page. Sauf que depuis septembre 2018, Twitter proposait à ses membres (en évoquant des « déductions ») des publicités basées sur leurs habitudes et l'utilisation de leur smartphone, alors même que la firme n'avait pas obtenu le consentement de ses utilisateurs. Dans ce cas également, les données cruciales, comme les mots de passe et identifiants, n'ont pas été partagées.RGPD : la CNIL veut instaurer un vrai acte de consentement des internautes qui acceptent cookies et traceurs
Twitter indique être en train de calculer combien de personnes ont potentiellement été touchées. En attendant, le réseau social vous invite à le contacter via son formulaire d'enquête sur la protection des données, en cas de doute.
Alors faute avouée est à moitié pardonnée ?
Source : Twitter