Twitter se démarque de Facebook et va interdire les publicités à visée politique sur sa plateforme.
Jack Dorsey, cofondateur de Twitter, a annoncé sur le réseau social que ce dernier n'accepterait plus de diffuser des publicités politiques. « Nous avons pris la décision d'arrêter toute publicité politique sur Twitter à l'échelle mondiale. Nous croyons que la portée d'un message politique doit être méritée et non achetée », a-t-il expliqué.
Pourquoi Twitter prend cette décision
Dans un thread, il détaille la pensée de Twitter sur ce sujet ô combien complexe. Selon le groupe américain, payer pour mettre en avant des contenus politiques pose des problèmes éthiques. Quand on utilise ce service, il faut réussir à être suivi et retweeté par les autres utilisateurs pour gagner de l'audience. Or, les tweets sponsorisés viennent compromettre une certaine équité de traitement en poussant les Twitteurs à interagir avec ceux qui ont de l'argent, et pas forcément des idées.We've made the decision to stop all political advertising on Twitter globally. We believe political message reach should be earned, not bought. Why? A few reasons...🧵
— jack 🌍🌏🌎 (@jack) October 30, 2019
« Alors que la publicité sur Internet est incroyablement puissante et très efficace pour les annonceurs commerciaux, ce pouvoir comporte des risques importants dans le domaine de la politique, où il peut être utilisé pour influencer les votes afin d'affecter la vie de millions de personnes », écrit Jack Dorsey.
Il estime que son réseau social a un devoir envers ses utilisateurs et que l'enjeu est trop important pour tomber dans l'hypocrisie. « Il n'est pas crédible pour nous de dire : "Nous travaillons beaucoup pour empêcher les gens de diffuser des informations fausses, mais si quelqu'un nous paye pour cibler et forcer les utilisateurs à voir leur publicité politique, et bien ils peuvent dire ce qu'ils veulent" ».
Tout le contraire de Facebook
Twitter prend ainsi une position toute autre que celle affichée par Facebook. En septembre dernier, le réseau social était monté au créneau pour défendre sa décision de laisser dire aux politiques ce qu'ils veulent sur la plateforme, et de ne pas les sanctionner s'ils publient des contenus trompeurs ou haineux.Facebook évoquait alors le principe « d'exemption par intérêt public », estimant que ce genre de messages permet de créer des débats, ce qui est selon lui plus important que le risque de préjudice. « Nous ne pensons pas que c'est un rôle approprié pour nous d'arbitrer les débats politiques, d'empêcher un politicien d'atteindre le public », avait justifié Nick Clegg, chargé de la communication et des affaires internationales pour Facebook. Pour rappel, ce dernier génère des revenus quasi exclusivement grâce à la publicité.
Source : BBC