Les discussions en ligne sur la crise climatique sont grandement influencées par des bots, révèle le Guardian, en s'appuyant sur une étude américaine à paraître.
L'étude révèle ainsi que, lors d'une journée « normale », un quart des tweets climatosceptiques seraient le fait de bots. Une proportion qui augmente avec l'utilisation de certains termes comme « fake science », si l'on en croit les six millions et demi de tweets étudiés.
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Moi, bot de Twitter, climatosceptique
Et si les climatosceptiques étaient moins nombreux que ce que les réseaux sociaux nous laisse l'imaginer ? Une étude réalisée par des chercheurs de l'Université de Brown, aux États-Unis, semble prouver que le débat climatique sur Twitter est phagocyté par une avalanche de bots. Les recherches, menées par le doctorant Thomas Marlow, sont fondées sur six millions et demi de tweets, publiés entre les jours précédent le retrait de Donald Trump de l'Accord de Paris sur le climat et ceux qui ont suivi.Les résultats de cette étude à paraître montrent que 25 % des tweets publiés quotidiennement sur le climat, et faisant preuve de climatoscepticisme, sont le résultats de bots. Les données montrent aussi que ce taux grimpe sur certains sujets, comme lorsqu'il s'agit du géant du pétrole américain Exxonmobil (28 % de bots) ou que les tweets contiennent les termes « fake science » (38 % de bots), à titre d'exemple.
En revanche, au lendemain de l'annonce du retrait des Etats-Unis de l'accord sur le climat, le taux de bots est descendu à 13 %, montrant évidemment l'intérêt des humains pour le sujet. À l'inverse, les tweets venant de bots et soutenant la prise de mesures pour lutter contre le changement climatique atteignent difficilement les 5 %.
Comment reconnaître un bot ?
Pour leur étude, les chercheurs de l'Université de Brown ont utilisé un outil nommé Botometer et développé dans l'Université de l'Indiana. Ce système d'intelligence artificielle analyse différentes caractéristiques des tweets et profils pour déterminer s'il s'agit d'un humain ou d'un bot, assignant ensuite une note de crédibilité à chaque compte. Il existe donc une marge d'erreur.Les chercheurs n'ont en revanche pas réussis à identifier « qui » se cachait réellement derrière ces bots, qu'il s'agisse d'individus ou de groupes constitués. Plusieurs des comptes cités comme « suspect » par The Guardian disposent de plus de 10 000 followers, l'un deux atteignant même les 50 000 abonnés.
Source : The Guardian