Le chiffre est vertigineux. Selon un rapport réalisé par L1ght, une société spécialisée dans la prévention des contenus haineux, le réseau social Twitter a connu une augmentation de 900 % des messages offensants envers la Chine depuis décembre dernier.
L'enseigne a également noté une augmentation du trafic de sites accusant notamment la Chine d'avoir sciemment propagé l'épidémie. Elle note enfin une hausse des contenus haineux sur les messageries et sur les plateformes dédiées au jeu vidéo.
« Virus chinois »
Le rapport de L1ght mentionne une tension palpable liée au confinement. Alors que les gens sont incités à passer plus de temps sur les jeux vidéo ou à lire, elle déclare avoir observé une nette augmentation des discours accusant les personnes d'origine asiatiques d'avoir provoqué la pandémie de Covid-19.Le site déclare ainsi : « Les gens passent de plus en plus de temps en ligne et sont donc exposés à de plus en plus de discours de haine et d'incitation. Les instigateurs de la haine utilisent probablement le sentiment général d'incertitude et de tension pour susciter un comportement discriminatoire et, selon nos données, les abus racistes sont ciblés de manière plus explicite contre les Asiatiques, y compris les Américains d'origine asiatique. Les tweets toxiques utilisent un langage explicite pour accuser les Asiatiques de porter le coronavirus et de blâmer les personnes d'origine asiatique en tant que collectif pour avoir propagé le virus ».
Dans la même veine, des hashtags au goût parfois douteux sont également apparus. The Next Web rapporte comme exemples « #KungFlu » ou « #chinaliedpeopledied ». On trouve également « #ChineseVirus », un écho au Covid-19 que le président américain Donald Trump a plusieurs fois qualifié de « virus chinois ».
Agressions en hausse
Parallèlement à Twitter, L1ght a aussi observé une augmentation de 200 % du trafic de contenus visant des Asiatiques. L'exemple est donné par une interview de Sky News Australia, où la Chine est accusée d'avoir « délibérément infligé le coronavirus au monde ». Toujours selon le rapport, ces discours se retrouveraient aussi sur les messageries (70 % d'augmentation) et sur les plateformes dédiées au jeu vidéo, comme Discord (40 % d'augmentation).Le climat numérique devenant délétère, il donne lieu à des agressions bien réelles. Le média Vox rapportait le 25 mars une augmentation du nombre d'agressions des personnes d'origine asiatique. En France, une lycéenne bretonne d'origine vietnamienne a été agressée il y a quelques semaines. Son agresseur lui a reproché de « manger n'importe quoi » et de « ramener le virus corona ».
Source : The Next Web