Appelés aux urnes dans le cadre d'une consultation citoyenne, les Parisiens ont, dans leur immense majorité, voté pour l'interdiction des trottinettes en libre-service dans la capitale. Et après ?
Si le vote quasi unanime des Parisiens qui se sont déplacés pour l'occasion devrait prendre effet dans les mois à venir, les trottinettes ne seront cependant pas toutes interdites : seulement celles disponibles en libre-service seront touchées par cette décision. Il devrait donc toujours être possible d'employer ce moyen de locomotion dans la capitale, à condition qu'il s'agisse d'un achat personnel.
Un vote sans appel… malgré une très faible participation
Ce dimanche, les Parisiens étaient appelés à voter pour ou contre le maintien des trottinettes en libre-service dans la capitale. Dans tous les arrondissements, le contre l'a emporté. Au total, les votants se sont ainsi exprimés à près de 90 % des voix contre le maintien. Dans certains arrondissements, le vote avoisine même les 92 %, comme dans le XVIe arrondissement de Paris. Une décision qui fait directement écho aux déclarations de la maire de Paris, Anne Hidalgo, laquelle avait pu indiquer en janvier dernier son souhait de stopper la prolifération des trottinettes des opérateurs privés dans la ville.
Cette consultation citoyenne inédite est marquée par une très faible participation : seuls 7,46 % des Parisiens se sont déplacés pour donner leur avis, ce qui correspond à environ 103 000 électeurs. Nul doute que cette question, qui polarise surtout du côté de certains riverains excédés par ce moyen de transport jugé peu sécurisé et avilissant, a surtout généré l'intérêt des plus réfractaires au maintien. Pourtant, les opérateurs avaient tenté de faire le dos rond ce dimanche, jour de vote, en proposant leurs services gratuitement tout au long de la journée.
Une décision populaire avec ses conséquences
Malgré l'ire majoritaire des Parisiens contre ce moyen de transport jugé trop dangereux, ce vote citoyen aura également des conséquences inévitables sur de nombreux emplois, notamment parmi les salariés des opérateurs les plus célèbres de trottinettes en libre service comme Lime, Dott ou Tier. En effet, plus de 800 emplois sont menacés par cette interdiction dans la capitale. Pour exemple, Paris représente 15 % du chiffre d'affaires total de Dott, et cette décision votée aura donc des conséquences économiques immédiates sur l'entreprise.
"Nous prenons acte de cette consultation inédite, dont la mobilisation aurait pu être plus large et représentative si les modalités de la votation avaient été différentes : plus de bureaux de vote, scrutin électronique, information municipale", ont réagi de concert les opérateurs dans un communiqué hier soir. Ces derniers ont par ailleurs pu confirmer que leur service ne sera pas renouvelé à partir du premier septembre prochain dans la capitale.
Malgré tout, cette décision ne devrait pas impacter les usages personnels de trottinettes électriques : ce vote s'applique uniquement aux deux-roues motorisés en libre-service, il sera donc bien possible d'utiliser sa propre trottinette dans la capitale.
Source : BFMTV, Huffington Post