Si vous êtes un habitué de Facebook, vous avez peut-être constaté que, depuis lundi 13 octobre, on peut intégrer des « autocollants » dans l'espace de commentaire situé sous les publications du réseau social. A mi-chemin entre l'illustration postée après avoir été glanée sur la Toile et le smiley, expressif mais parfois un peu trop discret, l'Autocollant en impose. Et surtout, il en existe déjà des dizaines, des centaines même, disponibles par l'intermédiaire d'un « Magasin d'autocollants » au nom particulièrement trompeur, puisque tout le contenu est proposé gratuitement. A vous les Minion de Moi, moche et méchant, HamCat le chat en forme de jambon ou la collection de Power Rangers qui combat au nom de l'amitié éternelle. Tout est bon pour disposer d'une galerie suffisamment impressionnante pour épater vos amis qui, comme ils ont les mêmes, riposteront sans hésiter. Poster un Sticker est simple comme bonjour et l'internaute n'a même pas besoin de publier un commentaire en accompagnement - c'est même impossible, à moins de le poster avant ou après. En somme, le réseau social facilite une certaine pollution visuelle, qui amuse au début et agace rapidement, et ne donne pas vraiment envie d'essayer de lancer une conversation.
Une jolie opération marketing
L'arrivée des Autocollants n'est pas si anecdotique qu'elle en a l'air : outre le fait qu'elle permet de résumer les échanges autour d'un sujet avec des chatons qui dorment ou qui mangent, ou bien une poule qui vomit, la démarche met en valeur une nouvelle façon pour Facebook de faire de la publicité. En effet, si la totalité des packs d'Autocollants téléchargeables sont gratuits, ils sont, pour une partie d'entre eux, issus de franchises cinématographiques ou de sites tiers. Pixar, Lionsgate, Cartoon Networks, Dreamworks, Disney... autant de firmes qui proposent des Stickers à l'effigie de leurs personnages, qui se multiplient vitesse grand V à travers les pages du réseau social. De la publicité véhiculée par les utilisateurs eux-mêmes, attirés par ce que propose cette boutique en ligne où tout est gratuit.
Sur ce point, Facebook va dans la même direction que Line, sorte de WhatsApp plus social qui propose lui aussi des Stickers financés par une multitude de marques. C'est même l'un des plus solides piliers de son modèle économique. Le réseau social bleu dispose cependant d'un atout puissant dans sa manche, à savoir une communauté d'utilisateurs proche des 1,5 milliard, là où Line en comptait 400 millions en avril dernier. On comprend qu'il était dommage pour Facebook de limiter leur utilisation aux discrets messages privés, que tout le monde n'utilise pas sur la plateforme. Quant au public visé par la plupart des franchises proposées dans le catalogue, s'il semble de prime abord plutôt jeune, il est bon de rappeler que Facebook interdit l'inscription aux moins de 13 ans. En théorie, tout du moins...
Peut-on s'en débarrasser ?
On peut partir du principe que l'effet de mode des Autocollants va finir par s'essouffler rapidement et que leur utilisation va devenir plus raisonnable. Mais on peut également décider que la pollution visuelle a déjà trop duré - c'est déjà le cas pour certains utilisateurs, dont le désespoir crié au détour d'un statut débouche généralement sur une cascade d'Autocollants en commentaires. Dès lors, on peut se montrer aigri et bloquer sans vergogne ses contacts qui utilisent ces vignettes à tout bout de champ, ou bien opter pour une solution pour les masquer.Malheureusement, Facebook ne propose pas d'option qui permette de désactiver les Autocollants sur un compte - ce qui n'est pas étonnant, puisque cela reviendrait à bloquer de la publicité. Néanmoins, il existe déjà une extension à appliquer aux navigateur Internet Chrome et Firefox, qui permettent de ne plus afficher les fameux Stickers. Son nom : Unsticker Me. Il suffit de l'installer et de l'activer pour qu'elle fasse effet : une solution durable ou temporaire, en attendant que la tempête se calme.