Revendre et échanger ses cadeaux de Noël : ce qu'il faut savoir

Audrey Oeillet
Publié le 26 décembre 2014 à 11h14
Une fois les fêtes de fin d'année passées, c'est le bal des échanges et de la revente de cadeaux reçus qui débute. Forêt de bonnes occasions pour les uns, parcours du combattant pour les autres, nous sommes entrés sur le marché de l'après-Noël pour tenter d'y voir plus clair entre vos droits, vos devoirs et les pièges à éviter. De quoi commencer la nouvelle année du bon pied !

25 décembre. C'est généralement le drame sous le sapin : vêtements trop petits ou trop grands, disques en double, jouets non désirés ou livres déjà achetés, les déceptions sont (presque) aussi nombreuses que les sourires. Il faut dire que c'est l'une des rares occasions dans l'année où nous recevons des présents faits par des personnes qui nous connaissent peu ou mal, ce qui entraîne inévitablement des choix aléatoires. Sans parler des cadeaux simplement moches, inutiles ou sans intérêt et que l'on refuse de garder, même pour le geste. Ainsi, dès que le Père Noël a regagné son chalet hivernal, ceux qu'il a livré se pressent dans les boutiques ou sur les sites Internet afin d'échanger ou de revendre ce qu'ils ont reçu quelques heures/jours plus tôt.

Au nom de la loi

En juin 2014, la loi Hamon est venue renforcer la loi Chatel, quant à la législation sur la vente à distance et la vente en ligne par Internet. La loi stipule que « l'acheteur en ligne, comme tout consommateur de VPC, a un droit de rétractation de 14 jours à partir du lendemain où il entre en possession du bien ou accepte l'offre pour une prestation, sans justification, ni paiement de pénalités de sa part. Il peut cependant être redevable des frais de retour. » Jusqu'au mois de juin dernier, ce délai n'était que de 7 jours, sachant qu'Amazon propose par exemple sur la majorité de ses produits un retour à 30 jours !

Ce droit de rétractation s'applique aussi aux produits soldés, d'occasion ou en déstockage. Certains produits ou prestations ne sont pas soumis au droit de rétractation et ne peuvent pas être remboursés, sauf précision expresse du vendeur. Cela englobe les biens confectionnés spécialement pour le consommateur, des produits ne pouvant être par nature réexpédiés, des produits périssables, tout ce qui est CD, DVD ou Blu-Ray s'ils ont été ouverts par le consommateur, la presse (journaux, périodiques ou magazines), et enfin, les prestations de services d'hébergement, de transport, de restauration ou de loisirs.

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Retour à l'envoyeur

Concernant le retour d'un produit, « le vendeur est tenu de reprendre un article en cas de livraison non conforme à la commande ou défectueuse », tandis que le « consommateur doit le réexpédier dans son emballage d'origine, en indiquant le motif de refus sur le bon de livraison ou la facture, les frais étant à la charge du vendeur ». Dans le cas d'un retour pour défaut ou autre problème lié à l'état du produit, l'acheteur peut exiger une nouvelle livraison respectant la commande, la réparation du produit défectueux, l'échange du produit par un autre, similaire, ou l'annulation de la commande (avec remboursement des sommes versées et éventuellement une demande de dommages et intérêts en cas de préjudice). De nombreuses enseignes acceptent de reprendre, en magasin, un produit acheté sur Internet, mais ce n'est pas le cas partout, en particulier lorsqu'il s'agit de franchisés qui ne souhaitent pas s'encombrer avec le stock d'une autre boutique.

Enfin, l'e-commerçant doit assurer la garantie légale de conformité qui permet au consommateur de choisir entre échange et réparation, en cas de défaut de fabrication ou de panne pendant deux ans. Le professionnel est tenu de répondre à cette demande dans un délai maximum d'un mois.

Dans le cadre d'un achat dans une boutique physique, les règles sont un peu différentes puisqu'il n'y a pas de délai légal de rétractation, et chaque enseigne propose une période plus ou moins longue (de 3 à 90 jours pour certaines) durant laquelle il est possible de rapporter un produit dans son état d'origine et avec le ticket de caisse attestant de son achat. Ensuite, et fonction de divers paramètres, il sera accordé un remboursement, un échange ou un avoir.

Des cadeaux sur les bras

Maintenant que nous avons vu le cadre légal, reste à gérer tous les cadeaux obsolètes reçus durant les fêtes - et en d'autres circonstances tout au long de l'année. Dernièrement, eBay a commandé une étude TNS Sofres sur le thème « Les Français et Noël ». Cette dernière est riche d'enseignements puisque nous apprenons que 7 cadeaux de Noël étaient mis en ligne chaque seconde sur eBay sur la seule journée du 19 janvier 2014. Il faut dire que plus d'un Français sur quatre (27%) affirment avoir reçu au moins un cadeau indésirable en 2013, sachant que 5% d'entre eux ont reçu entre 3 et 5 cadeaux indésirables, un chiffre qui grimpe à 11% sur la tranche des 16-24 ans. Au total, le montant dépensé pour des cadeaux qui n'ont pas plu était de 584 millions d'euros en 2013.

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Pour la « cuvée 2014 », 13% des Français qui recevront un cadeau non désiré projettent de le revendre, et 7% de le ré-offrir à un proche. « La tendance de la mise en vente de cadeaux post-Noël, désormais entrée dans les habitudes de consommation des Français, est synonyme d'opportunités pour tous, acheteurs comme vendeurs ! Les déçus ou ceux qui ont reçu des cadeaux en double exemplaire (souvent les best-sellers de l'année) peuvent les mettre en vente pour gagner de l'argent et ensuite se faire plaisir selon leurs envies. Côté acheteurs, c'est le moment de faire de très bonnes affaires ! », précise Leyla Guilany-Lyard, porte-parole d'eBay France.

Super Noël

Pour les cadeaux dont vous aurez encore les tickets, aucun problème, d'autant que pour les achats de Noël, les commerçants sont plus enclins à accepter de reprendre/échanger un produit encore neuf, acheté chez eux. Le problème se pose plutôt pour tous les présents pour lesquels vous n'avez pas de preuve d'achat, ni la possibilité de vous rendre dans la boutique. Dans ce cas-là, une seule solution : la vente en ligne entre particuliers. Récemment nous avions évoqué les bonnes pratiques pour vendre et acheter en ligne, aussi, nous n'y reviendrons pas ici.

Comme nous nous intéressons plus précisément à la période des fêtes, rappelons quelques principes élémentaires pour bien (re)vendre ou bien acheter. Nous le disions en préambule, dès le 26 décembre, les sites Internet de vente entre particuliers (eBay, le Bon Coin, PriceMinister...), mais aussi les sites de ventes classiques qui proposent de l'occasion (Amazon, Fnac...) voient débarquer un « stock » impressionnant de marchandises qui n'ont pas fait le bonheur de leurs destinataires initiaux. Dans cette foire d'empoigne, acheteurs comme vendeurs doivent rivaliser d'astuce et de réactivité pour s'assurer des meilleurs achats/ventes.

Mais pas d'inquiétude, pour y parvenir c'est la période idéale et ce, pour plusieurs raisons : les cadeaux revendus n'ont rien coûté aux vendeurs, ils sont plus disposés à discuter les prix avec les acheteurs potentiels ; il y a plus de choix qu'à l'accoutumée en raison du nombre de biens mis en vente, ce qui permet de faire jouer la concurrence et multiplie les chances de trouver chaussure à son pied ; la majorité des produits sont neufs ; enfin, les vendeurs souhaitent se débarrasser rapidement de leurs objets, soit pour acheter autre chose, soit pour ne pas encombrer leur maison.

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Gare au loup !

À l'instar de toutes les périodes fiévreuses en activité, il faut se méfier des pièges qui se cachent dans la forêt en suivant quelques conseils. Méfiez-vous des annonces trop alléchantes, et veillez à ne pas vous faire harponner par un professionnel qui profiterait de l'occasion pour écouler ses stocks en annonçant des fausses remises, pour facturer au final le prix en boutique sans réduction.

Si vous êtes vendeur, ne déballez pas le produit à vendre et précisez dans le titre de l'annonce qu'il s'agit d'un produit neuf et d'un cadeau non désiré (cela évite de donner l'impression que l'objet neuf vient d'on ne sait où ou d'être identifié comme une boutique pro). Pour finir, ne vendez pas à perte et n'achetez pas trop cher, il vaut mieux laisser passer une occasion (de vendre ou d'acheter) et revenir lorsque la cohue sera terminée : s'il y a une vérité sur Internet, c'est qu'il n'y a pas vraiment de saison pour faire de bonnes affaires !

À lire en complément : Brocantes en ligne : les conseils pour bien vendre et bien acheter
Audrey Oeillet
Par Audrey Oeillet

Journaliste mais geekette avant tout, je m'intéresse aussi bien à la dernière tablette innovante qu'aux réseaux sociaux, aux offres mobiles, aux périphériques gamers ou encore aux livres électroniques, sans oublier les gadgets et autres actualités insolites liées à l'univers du hi-tech. Et comme il n'y a pas que les z'Internets dans la vie, j'aime aussi les jeux vidéo, les comics, la littérature SF, les séries télé et les chats. Et les poneys, évidemment.

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