Amazon continue d'étoffer sa fibre créatrice... et, de fil en aiguille, forcément commerciale. Après s'être lancé dans la production de série avec Amazon Studios - Transparent, Mozart in the Jungle, Alpha House... - le cybermarchand vient d'annoncer Amazon Original Movies. Objectif de cette nouvelle branche de l'entreprise : produire une douzaine de films en 2015.
« Les films originaux d'Amazon seront diffusés en primeur sur Prime Instant Video aux Etats-Unis seulement 4 à 8 semaines après leurs sorties en salle » explique Amazon, dont l'intention est de donner une chance aux cinéastes « qui luttent trop souvent pour proposer de nouvelles histoires audacieuses au public ». La firme de Jeff Bezos, basée à Seattle, semble vouloir mettre un coup de pied dans la fourmilière hollywoodienne, trop confortablement installée dans un monde de remake, reboot et autres sagas à rallonge.
Casser les règles de la SVOD
Mais en produisant et distribuant des films lui-même, Amazon souhaite également casser le schéma classique de la SVOD. Aux Etats-Unis, il n'existe pas de chronologie des médias, mais ce n'est pas pour autant que la vidéo à la demande sur abonnement ne doit pas respecter certaines règles contractuelles imposées par les différents studios.En moyenne, un film est disponible en SVOD aux USA entre 39 à 52 semaines après sa sortie en salles. On est bien loin des 4 à 8 semaines promises par Amazon pour ses propres productions. De son côté, Netflix, qui s'est lancé sur le même terrain en 2014, ambitionne de sortir ses films dans un petit nombre de salles tout en les proposant en même temps sur sa plateforme.
On peut, une nouvelle fois, se poser la question de la façon dont ces productions seront proposées en France, où la chronologie des médias impose actuellement un délai de 3 ans pour voir arriver un film sur les plateformes de SVOD. Mais aujourd'hui, la disponibilité « à volonté » des futurs films d'Amazon en France n'est pas vraiment une interrogation majeure, dans la mesure où l'entreprise ne propose pas son service de SVOD dans l'Hexagone, à l'inverse de Netflix. On imagine donc que la douzaine de films prévue pour 2015 sortira tout simplement dans les salles françaises, voire directement en vidéo dans certains cas.
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