A sa naissance, Neil Harbisson était complètement daltonien. Il voit le monde en noir et blanc, ou plutôt en nuance de gris. Mais pour mieux comprendre les différences perçues par les personnes non atteintes de cette anomalie, il s'est transformé en une espèce de cyborg.
En 2004, l'homme a décidé de se faire implanter une antenne directement dans la boite crânienne. Cette dernière est recourbée sur toute la longueur de la tête et surmontée d'un boitier un peu spécial. Un capteur est ainsi en mesure de repérer les couleurs aux alentours puis de les transposer sous la forme de son. Une tonalité spécifique représente ainsi une couleur en particulier.
Ces sons sont transmis via conduction osseuse afin que son cerveau puisse les interpréter. Le magazine Business Insider, qui rapporte les propos de M. Harbisson, lequel explique : « C'est un implant, c'est donc attaché de manière permanent (...) il n'y a aucun moyen de l'enlever »
Mais au-delà de transcrire simplement les couleurs visibles par tout le monde, cette antenne est également en mesure de capter les rayons infrarouges et ultraviolets, normalement non perceptibles par l'oeil (ou l'oreille) humaine. En outre, il peut « recevoir des couleurs par Bluetooth » plutôt que d'analyser celles en face de lui.
Pour M. Harbisson, l'un des points intéressants de cette expérience est la réaction des gens témoignant de l'impact des technologies dans notre société. « En 2004, les gens pensaient que c'était une lampe torche. Plus tard, en 2006 ils se demandaient si c'était un microphone ou un dispositif de messagerie. En 2009, ils pensaient que c'était un téléphone main-libre. Maintenant, les gens croient que c'est un dispositif similaire à Google Glass », affirme-t-il. Et d'ajouter que beaucoup se demandent s'il n'est pas en train de filmer des personnes à leur insu.
En 2010, l'homme a créé la fondation Cyborg laquelle effectue des recherches scientifiques sur les manières de marier les technologies au corps humain.
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