Pour le fondateur d'Oculus, "Le futur va être ennuyeux si on le compare à la science-fiction"

Audrey Oeillet
Publié le 21 mars 2016 à 13h32
Les avancées en matière de réalité virtuelle, de réalité augmentée et autres voitures autonomes poussent parfois à imaginer un futur pas si lointain qui rejoindra les mondes fantasmés dans les films de science-fiction. Mais pour Palmer Luckey, le fondateur d'Oculus VR, partir de ce principe reviendra à rapidement être déçu par les avancées technologiques présentes et à venir.

A l'occasion d'une conférence donnée samedi au Silicon Valley Comic Con, qui s'est déroulé à San Jose en Californie, l'entrepreneur a expliqué qu'il gardait la tête froide concernant l'évolution technologique pour cette raison. « Beaucoup de gens se tournent vers la science-fiction pour imaginer ce que vont devenir les technologies. C'est une démarche qui peut s'avérer aussi passionnante qu'erronée  » estime-t-il.

Citant notamment le monde virtuel de Matrix, ou encore Skynet, l'effrayante intelligence artificielle de Terminator, Luckey considère qu'il s'agit de visions alarmistes de l'évolution de l'intelligence artificielle, présentées de « manière cauchemardesque » à des fins de « sensationnalisme ».

Le point de vue de Palmer Luckey se focalise donc plus spécifiquement sur les réflexions inquiétantes que la science-fiction au sens large souligne dans un grand nombre d'œuvres. Qu'il s'agisse de films comme Matrix ou Terminator, tournés vers l'action, ou de films plus centrés sur la réflexion, comme Ex Machina ou Transcendance, il est vrai que ces dernières décennies ont été riches en films s'interrogeant sur l'évolution de l'intelligence artificielle. Des auteurs comme Isaac Asimov ou Philip K. Dick ont également réfléchi dès les années 50-60 à la place des robots dans la société et même dans l'évolution de l'humanité. Sorti en 1995, le film Strange Days de Kathryn Bigelow évoquait une réalité virtuelle intrusive, qui tenait à l'époque de la science-fiction, mais qu'on pourrait presque considérer aujourd'hui comme de l'anticipation.

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Ralph Fiennes équipé du casque SQUID dans Strange Days (1995)

« La vérité, c'est que quand on va finir par disposer d'une IA parfaite dans la réalité, le résultat sera bien plus ennuyeux que ce que les gens imaginent. Ça ne fera probablement pas un grand roman de science-fiction » estime le fondateur d'Oculus VR. Un point de vue que ne partageraient sans doute pas les entrepreneurs et scientifiques qui cherchent, depuis plusieurs années déjà, à imposer un contrôle plus rigoureux du développement de l'intelligence artificielle, Stephen Hawking ou Elon Musk en tête.

Là où Palmer Luckey n'a sans doute pas tort, c'est dans le fait que la science-fiction restera sans doute, globalement, de la science-fiction, et que même si la réalité semble parfois la rattraper, imaginer un quotidien à la Star Trek semble encore bien loin. Mais cela ne doit pas nous empêcher de nous questionner sur la place des technologies dans notre vie, comme durant le MWC de février dernier, où la photo de Mark Zuckerberg déambulant au milieu d'une foule dotée de centaines de casques Gear VR a créé le malaise sur la Toile.
« Je pense que nous allons comprendre comment utiliser les technologies de la bonne façon. Je suis un éternel optimiste à ce sujet » ajoute Palmer Luckey. Un optimiste qui s'apprête à sortir son casque de réalité virtuelle Oculus Rift le mois prochain.

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