Une entreprise britannique propose aux particuliers d'installer une unité de cloud computing sur leurs chauffe-eau.
Les data centers sont aussi indispensables qu'ils sont énergivores. Leur impact en matière de CO₂ est désormais aussi important que celui de l'aviation civile, et devrait même la dépasser dans les années à venir. L'une des principales causes de ce besoin énergétique colossal est leur système de refroidissement. Les serveurs chauffent, et même beaucoup, et si les installer au pôle Nord pourrait faciliter leur refroidissement, d'autres solutions plus « locales » semblent plus appropriées et se développent à mesure que nos besoins en infrastructures dans le Cloud se démocratisent.
Jusqu'à plus de 200 livres d'économies par an
La société anglaise Heata vient de lancer un tout nouveau système de cloud computing destiné à être installé chez les particuliers. Directement reliés à des chauffe-eau, les serveurs utilisent l'eau de ces derniers pour refroidir leurs composants, tout en chauffant l'eau destinée à la consommation.
Si ce système est capable de fournir jusqu'à 4,8 kWh par jour d'énergie, la résistance du chauffe-eau reste présente et fonctionnelle pour assurer l'approvisionnement en eau chaude des habitants. En outre, l'entreprise garantit de fournir un minimum de 2,5 kWh quotidiennement. Lorsque l'eau est trop chaude pour permettre un refroidissement correct, le serveur fonctionne simplement au ralenti, voire pas du tout.
L'installation du dispositif est prise en charge par Heata et prend moins de deux heures. Une fois qu'il est opérationnel, le serveur utilise l'électricité des foyers. Cette consommation est ensuite remboursée par l'entreprise à hauteur de 10 % au-dessus du taux du marché, et pourrait permettre aux particuliers d'économiser jusqu'à 200 livres sterling par an.
Une nouvelle approche des infrastructures numériques
Heata envisage de fournir une connectivité 5G ou fibre optique à ses serveurs, mais pas tout de suite. En attendant, c'est la connexion internet des habitants qui sera utilisée pour pouvoir communiquer avec l'extérieur. L'entreprise garantit toutefois une utilisation plus intensive de la bande passante la nuit que le jour, afin de limiter son impact quotidien sur celle-ci, et le recours à un protocole de sécurité renforcé pour garantir la protection des données. En outre, dans le même but, les appareils sont équipés d'alarmes pour détecter toute intrusion physique.
Les Britanniques ne sont pas les seuls à réutiliser des serveurs pour chauffer des habitations, des entreprises, voire des piscines. Microsoft s'y attelle également, prévoyant de chauffer des milliers de résidences grâce à ses centres de données en Norvège et au Japon. De nombreuses autres initiatives voient le jour dans le monde entier, cherchant à connecter le numérique aux enjeux du changement climatique et de la hausse des prix de l'énergie.
Source : Tom's Hardware