Immergé en juin 2018 dans les eaux écossaises, le centre de données sous-marin du Projet Natik a répondu aux attentes de Microsoft.
Avec l’essor des services Cloud, la demande en data centers va toujours croissante. Aussi, afin de refroidir ces centres de données, gourmands en énergie, les entreprises exploitent les stratagèmes les plus divers. Chez Facebook, on mise sur le froid rigoureux de Suède ; chez Yahoo, sur le water cooling à grande échelle, grâce aux chutes du Niagara… enfin, pour Microsoft, la solution est carrément sous-marine.
864 serveurs pour une capacité de stockage de 27,6 pétaoctets
Ainsi, en 2016, l’entreprise de Redmont avait fait part de ses ambitions à ce sujet, à la suite d’un premier test réussi dans les eaux californiennes. Deux ans plus tard, elle les concrétisait de manière plus aboutie en lançant, en juin 2018, le premier data center sous-marin dans le cadre de son Projet Natik. Après avoir été immergé pendant plus de deux ans, celui-ci est de retour sur la terre ferme.
Déployé en Ecosse, plus précisément à l'European Marine Energy Centre (EMEC) sur l’Île d'Orkney, ce centre de données assume une taille proche de celle d'un conteneur, comme vous pouvez le voir sur les images et la vidéo. À l’intérieur, 12 racks abritant 864 serveurs offraient une capacité de stockage de 27,6 pétaoctets.
Et pour la petite anecdote, et la touche patriotique, sachez qu'on doit sa réalisation au français Naval Group.
Notons également que ce centre de données fonctionnait avec des énergies 100 % renouvelables : marémotrice et houlomotrice dans l’eau, solaire et éolienne sur terre. Ces deux dernières sources d’énergie étaient bien entendu amenées par un câble sous-marin.
Une solution efficace et viable selon Microsoft
Lors de la présentation de son projet de centre de données sous-marin en 2018, Microsoft avait avancé trois arguments principaux en sa faveur.
Le premier, économique, provenait simplement de l’usage de l'environnement. En immergeant le data center dans des fonds marins froids, l’eau qui l’entoure fait office de refroidisseur naturel et garantit une très bonne dissipation de la chaleur. C’est donc une belle économie d’argent, puisque le système de refroidissement d’un serveur représente une part non négligeable du coût de son entretien.
Le deuxième argument avancé renvoyait au temps de construction réduit par rapport à un centre de données terrestre.
Enfin, le dernier atout de ce projet résidait dans des temps de réponse améliorés. En effet, étant donné que la grosse majorité des êtres humains vit à moins de 200 km des côtes, installer des serveurs proches de ces zones entraîne logiquement une réduction de la latence.
Un taux de défaillance bien inférieur à celui d’un centre de données terrestre
Selon Microsoft, cet essai est concluant. La société précise que le centre de données sous-marin n’a connu qu’un huitième du taux de défaillance habituel d’un centre de données terrestre. Un critère prépondérant puisque, forcément, il est plus délicat de procéder à des réparations sur un data center immergé à plusieurs mètres de profondeur…
Après sa mission dans l’eau, ce serveur va maintenant subir une autre épreuve : celle de son démantèlement en vue d’être recyclé.