© Shutterstock
© Shutterstock

D'après les résultats d'un sondage réalisé auprès de 12 500 entreprises et 685 autorités locales, la pénurie de travailleurs qualifiés dans le secteur des énergies renouvelables freine les investissements.

L'Europe reste en retard sur les États-Unis, et les obstacles administratifs n'arrangeraient rien.

Pénurie de compétences dans l'Union européenne

La Banque européenne d'investissement (BEI) vient de publier les résultats d'un sondage réalisé à l'échelle de l'Union, et les résultats sont saisissants. 80 % des entreprises et 60 % des autorités locales ont indiqué que la pénurie de compétences dans le numérique et l'ingénierie empêchait les nombreux projets de transition énergétique d'avancer comme ils le devraient.

Ce constat est fait à un moment où l'UE se prépare à annoncer le renforcement des financements visant à rendre plus compétitives les entreprises engagées dans la lutte contre le changement climatique. La BEI constate également que les investissements dans les industries dites productives étaient en retard sur ceux des États-Unis de l'équivalent de 2 % du PIB par an depuis 10 ans.

« Les investissements pour limiter le changement climatique augmentent, mais restent bien en deçà de ce qui serait nécessaire pour atteindre l'objectif européen de zéro émission nette d'ici 2050. »

La France et l'Allemagne ont déjà réagi en demandant à l'Union européenne d'assouplir les règles concernant les aides étatiques afin de directement pouvoir investir dans les entreprises concernées. La Commission européenne devrait présenter de nouvelles mesures de renforcement de la compétitivité des entreprises vertes le 14 mars prochain. On y trouvera notamment des projets facilitant les reconversions et le recrutement de travailleurs expérimentés en dehors de l'UE.

Des obstacles administratifs trop importants ?

Werner Hoyer, président de la BEI, estime que l'Union européenne n'avait pas besoin mettre en place des subventions à grande échelle. D'après lui, il faut plutôt penser à réformer les procédures administratives, actuellement jugées trop lourdes. « Je parle par expérience : nos banquiers ont un énorme pipeline de projets industriels verts, mais nos clients attendent des permis, coincés dans la bureaucratie », déclare-t-il.

Cette déclaration contraste avec celle d'Odile Renaud-Basso, présidente de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement. Elle a déclaré au micro du Financial Times que le premier manque était le nombre de projets à financer dans le domaine du changement climatique. « Ce que l'on voit en réalité sur le terrain, c'est qu'il faut d'abord avoir des projets. Vous pouvez avoir des milliards de milliards, mais pour les investir, vous devez avoir des projets. »

Rappelons enfin que si l'Union européenne est en concurrence avec les États-Unis, tous deux cherchent à sortir de leur dépendance vis-à-vis de la Chine quant aux matériaux nécessaires à la production des éoliennes, des panneaux photovoltaïques, ou encore des véhicules électriques.