Si de nombreux départements français sont frappés par la sécheresse et s'apprêtent à affronter un long été, ils sont une douzaine à ne pas susciter d'alerte, et c'est tant mieux.
Après un mois de juin brûlant, le plus chaud jamais enregistré dans le monde, beaucoup s'interrogent sur les risques – bien réels – de voir la sécheresse gagner du terrain en France. Pourtant, certains départements résistent et affichent un taux de remplissage plutôt convenable de leurs nappes phréatiques. Voyons où ça coince et où on peut souffler, pour l'instant.
De nombreux arrêtés préfectoraux de restrictions d'eau pris partout en France
Plus que jamais, les autorités suivent de près le niveau des nappes phréatiques de la France et décident de certaines mesures nécessaires, en prenant un peu partout des arrêtés de restriction d'eau. Ces arrêtés, recensés sur la plateforme Propluvia (rattachée au ministère de la Transition écologique), frappent aujourd'hui des dizaines de départements du pays, à des degrés divers.
Plusieurs départements ont fait l'objet d'un arrêté de niveau rouge, qui correspond à une zone en crise, au sein de laquelle des mesures drastiques sont prises. Ici, on arrête les prélèvements non prioritaires (même ceux à des fins agricoles), et seuls les prélèvements répondant à un usage prioritaire sont autorisés (santé, eau potable, salubrité et sécurité civile).
Une bonne partie du département des Pyrénées-Orientales est frappée par un tel arrêté. Son département voisin, l'Aude, l'est aussi dans sa partie sud. L'Oise, le Loiret, la Vendée, la Loire-Atlantique, le Loir-et-Cher ou encore la Sarthe sont aussi en partie sous arrêté préfectoral avec un niveau rouge. De ce que nous avons pu voir, ces restrictions courent, pour les zones concernées, jusqu'à la fin de l'automne, parfois jusqu'à l'hiver prochain même, pour laisser le temps aux nappes, si la météo se faisait suffisamment clémente, de se remplir un minimum.
Le nombre de départements aux nappes phréatiques de niveau très bas ne cesse d'augmenter
Une autre carte, dessinée par le site info-secheresse.fr grâce aux données remontées des 1 843 stations d'observation, classe les départements français selon le taux de remplissage de leurs nappes phréatiques. Ces dernières heures, le nombre de départements dont le niveau est considéré comme « très bas » s'est rapproché de la vingtaine.
Ainsi, les Alpes-de-Haute-Provence, les Alpes-Maritimes, les Pyrénées-Orientales, l'Aude, l'Hérault, la Gironde, la Lozère, la Haute-Loire, le Puy-de-Dôme, l'Isère, le Jura, la Côte-d'Or, la Haute-Marne, l'Indre, le Cher, la Nièvre, le Loir-et-Cher et l'Essonne sont classés dans la catégorie des départements où les nappes phréatiques sont à un niveau « très bas ».
Fort heureusement, plusieurs parcelles de notre territoire sont, dans leur majeure partie, à l'abri d'une sécheresse imminente. Mieux, certaines voient leurs nappes afficher un niveau très haut, haut, où modérément haut, comme la Haute-Garonne, l'Ariège, les Hautes-Pyrénées, le Tarn, le Tarn-et-Garonne, les Bouches-du-Rhône, la Haute-Corse, la Corrèze, les Deux-Sèvres, la Vendée et le Morbihan. Ces départements ont pour la plupart profité d'un mois de mai finalement plutôt humide.
Source : Propluvia, Info-Secheresse