Les longues vagues de chaleur sont de plus en plus fréquentes dans le monde, et le besoin croissant de climatisation fait grimper la consommation d'électricité, créant un cercle vicieux dont il sera difficile de sortir.
Beaucoup se souviennent certainement des vagues de chaleur plus qu'impressionnantes de l'été dernier, et d'autres ne manqueront pas de rappeler que presque tous les étés de ces dernières années ont connu leur lot de canicule. Nos villes, nos maisons et nos habitudes ne sont pas adaptées à de telles températures, et la situation ne risque pas de s'améliorer.
Un état d'urgence mondial
Nous n'y sommes pas encore totalement habitués en France, mais la climatisation est un équipement indispensable dans de nombreux pays. Comme le chauffage en hiver, elle est le meilleur outil pour maintenir les habitations vivables. Cependant, elle consomme de grandes quantités d'énergie. Ainsi, si les périodes de grand froid peuvent mettre à mal les opérateurs de réseaux électriques, les vagues de chaleur peuvent également leur donner du fil à retordre.
Ainsi, le Texas a connu sa plus forte demande d'électricité au mois de juin, au point de demander à ses habitants de faire des économies d'énergie. Au Mexique, où les températures ont dépassé les 43 °C, l'état d'urgence a été brièvement déclaré par les autorités.
En Inde, où les vagues de chaleur touchent durement les habitants depuis trois mois, les coupures d'électricité privent les gens de climatisation, tandis que les hôpitaux sont débordés par les victimes des fortes chaleurs. Dans une situation similaire, la Chine a organisé des exercices d'urgence pour se préparer à d'éventuelles coupures d'électricité cet été.
Un problème d'adaptation
La cause : le réchauffement climatique, qui provoque de plus en plus d'événements météorologiques extrêmes, tels que des sécheresses et des vagues de chaleur. Rien qu'aux États-Unis, 28,8 millions de personnes sont actuellement en alerte canicule, alors que nous ne sommes qu'en juin. Et la situation ne devrait pas s'améliorer, car ces épisodes risquent de se banaliser dans les années à venir.
Alors, faut-il généraliser la climatisation ? Oui et non. Outil indispensable pour nous rafraîchir, en particulier les plus vulnérables, elle peut aussi être responsable de fortes émissions de gaz à effet de serre. Sa consommation élevée pèse également sur les réseaux électriques, mis à l'épreuve non seulement par les événements climatiques extrêmes, mais aussi par des situations géopolitiques tendues qui ont déjà fait craindre des coupures d'électricité en Europe cet hiver.
Quelles sont donc les solutions ? Les zones urbaines, qui ont la désagréable capacité d'accumuler la chaleur, peinent à s'adapter à cette nouvelle donne. L'ombrage et les innovations au niveau de la voirie ne sont que quelques-unes des solutions à leur disposition. Il est également possible d'améliorer les habitations et les bâtiments publics. L'orientation plein sud n'est plus forcément le choix idéal, et les pouvoirs publics encouragent l'adoption de pompes à chaleur, qui consomment moins d'énergie que les climatiseurs.
Il ne s'agit cependant pas de remèdes miracles. Limiter la hausse globale des températures est la meilleure réponse pour limiter de tels épisodes climatiques, qui pourraient être amenés à s'aggraver si nous ne réduisons pas nos émissions de gaz à effet de serre. C'est plus facile à dire qu'à faire, mais certaines industries sont sur la bonne voie, et cela pourrait suffire à réchauffer certains cœurs lors des prochaines canicules.
Source : The Verge