Barbara Pompili

L’EPR, réacteur nucléaire français, accuse dix ans de retard et un budget initial multiplié par quatre. La nouvelle ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, a qualifié ce projet de « gabegie ».

Le troisième réacteur nucléaire de Flamanville, dans la Manche, est le premier d’une nouvelle génération de réacteur à eau pressurisée de type EPR. Il devait être mis en service en 2012, mais ne devrait l’être finalement qu’en 2023.

Un projet lancé au début des années 2000

Si le projet de construction d’un réacteur nucléaire de nouvelle génération a été lancé au début des années 2000, sa construction n’a débuté qu’en 2007 pour une mise en service initialement prévue en 2012. Or, depuis, le projet n’en finit plus et se voit constamment retardé. Le gouvernement sortant a signé une énième prolongation en mars dernier pour une mise en service en 2023.

La nouvelle ministre de la Transition écologique s’est justement exprimée sur la gestion de ce projet en déclarant sur France Inter : « Je pense que c'est clair. L'EPR de Flamanville est un gâchis. Cela a été dit dans un certain nombre de rapports qui ne peuvent pas être soupçonnés d'être antinucléaires, notamment le rapport de la Cour des comptes » avant d’ajouter : « Les coûts initiaux ont été multipliés par quatre ».

EPR Flamanville

Un budget qui explose

Le rapport de la Cour des comptes indique en effet qu’EDF n’avait pas estimé correctement le coût réel du projet, ni son calendrier. Le rapport pointe du doigt l’incapacité apparente de la France à concevoir un nouveau réacteur de type EPR 2, censé être moins cher à produire et plus performant.

L’EPR de Flamanville, troisième réacteur nucléaire de cette centrale, n’est pas le seul de cette nouvelle génération a être construit par la France. Un second est en cours de réalisation en Finlande, et devrait être fonctionnel d’ici à 2021, en théorie, prenant deux années d’avance sur l’implantation française.

Ces nouveaux réacteurs nucléaires sont censés atteindre un meilleur rendement en utilisant moins d’uranium et présenter plus de sécurité que les générations précédentes. Toutefois le rendement prévu est mis à mal par un budget qui a explosé au cours des années de production.