La startup suisse a annoncé, lundi 1er octobre, le lancement de son nouveau site de captage du CO2 atmosphérique à Troia, en Italie.
Comment ça marche ?
Créée en 2009 et fort de son succès auprès des investisseurs, Climeworks vient d'inaugurer son troisième site de captage du dioxyde de carbone, mais avant de s'y pencher, revenons d'abord un peu sur le fonctionnement des deux premiers sites.Le premier site, localisé en Suisse à Hinwill, capte le CO2 atmosphérique en le piégeant grâce à des turbines que l'air ambiant traverse. Les particules de CO2 peuvent ensuite être récupérées et exploitées, par exemple sous forme de fertilisant. En Suisse, le CO2 ainsi capté est utilisé par les agriculteurs qui exploitent les serres environnantes.
Le procédé utilisé est le même sur le deuxième site situé en Islande, excepté que les turbines de filtration ont été installées sur le site d'une centrale géothermique de Reykjavik Energy. Le CO2 émis par l'activité volcanique est capturé et ensuite lié à des particules d'eau pour y être envoyé à environ 700 mètres de profondeur. Ce mélange aqueux se retrouve piégé dans le sol constitué de roches basaltiques, c'est grâce à la nature de ce sol islandais que de nouveaux minéraux se forment en se liant au basalte.
Capter le CO2 atmosphérique pour produire du méthane
Située à Troia, dans la région des Pouilles en Italie, cette installation fait partie du programme de recherche « Store & Go » de la Commission européenne et a pour objectif de démontrer la viabilité des technologies de conversion et de stockage Power-to-Gas (PtG). Le site de Troia va en effet utiliser la méthanation pour transformer le dioxyde de carbone capté. Grâce à trois réacteurs modulaires fabriqués par l'entreprise française Atmostat, l'installation sera en mesure de combiner les particules de CO2 avec de l'hydrogène afin de produire du méthane. Climeworks explique que le méthane « est ensuite liquéfié et utilisé pour alimenter en carburant des camions au gaz naturel ». L'hydrogène provient quant à lui de source renouvelable puisqu'il est obtenu grâce à un électrolyseur alimenté avec l'énergie photovoltaïque produite sur le site.Cette nouvelle usine devrait fonctionner durant 4 000 heures au cours des 17 prochains mois (environ 8 heures par jour) et devrait pouvoir filtrer près de 150 tonnes de CO2. Toutefois, il faut noter que cette technologie est encore loin d'être économiquement viable. La startup qui compte, d'ici 2025, capter 1 % des 30 à 40 gigatonnes de CO2 émis chaque année dans le monde souffre encore du coût que représente la capture d'une tonne de CO2, estimé entre 600 et 800 $.