C'est une étude insolite, mais qui a le mérite de souligner une fois encore l'impact que l'Homme peut avoir sur son environnement : en effet une chercheuse new-yorkaise a remarqué un taux de cholestérol plus élevé chez les corbeaux habitués aux grandes villes.
Le cholestérol de ces animaux serait un reflet de la présence de fast-food plus importante dans les villes. Cela dit, cela n'aurait a priori pas de conséquence néfaste pour eux.
Les corbeaux, ces « experts du pillage de poubelles »
L'étude, réalisée par la chercheuse Andrea Townsend, du Hamilton College de New-York, s'attache à démontrer le lien entre le taux d'urbanisation, la présence plus importante de fast-food et de leurs déchets, et le cholestérol que l'on peut retrouver chez les animaux. Andrea Townsend qualifie elle-même les corbeaux d'« experts en matière de pillage de poubelles et de bennes à ordures ».Pour son étude, la chercheuse a réalisé ce qu'elle nomme une « supplémentation en burgers » : des burgers (des cheeseburgers de McDonald's, pour être précis) ont été laissés à proximité de certains nids de corbeaux, afin de comparer l'état de santé des animaux avec ceux des nids situés en zones rurales. Sans surprise, le cholestérol a augmenté de 5% chez ces corbeaux supplémentés, montrant que les volatiles se sont montrés intéressés par ce type de nourriture.
Les burgers, bons pour les corbeaux ?
Si l'étude semble simple, voire farfelue, elle met cependant quelques traits intéressants en évidence. Elle montre en particulier qu'un cholestérol plus élevé n'est pas un mal pour ces oiseaux. Au contraire : les burgers leur apporterait une meilleure condition physique. Le rapport de l'étude précise que « des niveaux de cholestérol plus élevés indiquent un accès à de la nourriture riches en calories et en graisses, ce qui peut, dans certains cas, améliorer la santé et potentiellement contrer des effets négatifs causés par l'urbanisation ».Cela écarte une piste potentielle pour expliquer la durée de vie des corbeaux, reconnue comme plus faible en milieu urbain. Il ne faut pour autant pas donner la totalité de ses déchets aux corbeaux : « Nous ne savons pas quel niveau de ce type d'alimentation serait excessif chez un oiseau sauvage. Il est également possible que les effets négatifs liés au cholestérol apparaissent plus tard ». Comme chez l'Homme, en somme. L'étude ajoute : « Des observations sur le plus long terme, avec des indicateurs de santé et de forme physiques sont nécessaires pour évaluer réellement les défauts et les bénéfices provoqués par un cholestérol élevé sur des corbeaux ».
Source : American Ornithological Society