Amazon s'engage à ne plus détruire ses invendus… mais pas en France

Mélissa Maître
Publié le 07 septembre 2019 à 15h33
Amazon entrepôt
© Getty Images

Pointée du doigt en janvier dernier par le magazine Capital, la firme de Jeff Bezos était accusée de détruire ses invendus plutôt que d'en faire don à des associations caritatives. En France, ce serait plus de trois millions d'objets qui partiraient à la benne chaque année. Amazon vient donc d'annoncer la mise en place de son programme « Fulfillment by Amazon », et s'engage à faire don des produits invendus... Mais uniquement aux États-Unis et au Royaume-Uni.

Une initiative louable donc, mais qui ne sera pas déployée en France pour le moment. La raison ? Une TVA plus facilement récupérable pour les entreprises françaises en cas de destruction du produit, qu'en cas de don.

Fulfillment by Amazon : un début prometteur d'Amazon contre le gaspillage

Face au scandale provoqué par la révélation de la destruction de plusieurs millions de produits neufs chaque année, Amazon a semble-t-il décidé d'agir. Si, d'après cette dernière, les invendus directs d'Amazon sont toujours proposés à des associations, ce n'était pas le cas pour les invendus des vendeurs tiers stockant leurs produits dans les entrepôts de la firme.

En cause ? Une politique de restitution des stocks désavantageuse pour les vendeurs : chaque produit détruit était en effet facturé 15 centimes, contre 50 centimes pour un produit restitué. Cette politique semble révolue, puisque certains vendeurs contactés par CNBC auraient confirmé que le programme Fulfillement by Amazon serait financièrement plus intéressant que la destruction de leurs stocks, sans pour autant préciser le coût de ce nouveau service.

Depuis le 1er septembre 2019, le programme FBA est donc appliqué automatiquement pour les vendeurs tiers situés aux États-Unis ou au Royaume-Uni. Sauf refus explicite de leur part, les produits invendus seront désormais donnés à des associations plutôt que détruits.

Aux États-Unis, c'est l'organisme Good360 qui a été désigné pour collecter les produits invendus des vendeurs Amazon et les redistribuer aux associations partenaires du programme. Au Royaume-Uni ce sont les trois associations caritatives Newlife, Salvation Army et Bernado's qui bénéficieront directement du programme FBA.

Une absurdité fiscale bloque l'arrivée de FBA en France

Si le programme a été plutôt bien accueilli aux États-Unis et au Royaume-Uni, il n'est pour l'instant pas question de le déployer en France, et pour une fois, ce n'est pas que la faute d'Amazon.

Pour justifier cette situation, Amazon met en avant une absurdité de la fiscalité française : en effet, chaque vendeur souhaitant faire don de ses invendus est dans l'obligation de s'acquitter de la TVA sur ses produits sans pour autant pouvoir la récupérer. Or, cette réglementation ne serait pas économiquement viable pour les petites entreprises présentes sur le marketplace.

En effet, pour pouvoir récupérer la TVA et la déduire de son imposition, le don doit être effectué auprès d'une association reconnue d'utilité publique, or Emmaüs et d'autres associations de ré-emploi n'en font pas partie, par exemple.

À l'heure où le gouvernement part en guerre contre le gaspillage des produits consommables, il serait également bon d'assouplir les règles des dons en nature pour favoriser la réutilisation des invendus plutôt que leur destruction.

Enfin, si la mise en place de ce programme se doit d'être saluée, il va sans dire qu'elle ne constitue pas une réponse suffisante à l'impact environnemental catastrophique d'Amazon : c'est bien l'ensemble de son business model, ainsi que la surproduction constante qu'il faudrait remettre en question.

Source : Novethic
Mélissa Maître
Par Mélissa Maître

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tmtisfree

Pour résumer et rétablir les choses, ce ne sont pas les produits d’Amazon qui sont concernés, comme le laisse penser trompeusement le titre, mais ceux des vendeurs de sa plateforme, et ils ne peuvent pas facilement être donnés en France à cause de sa réglementation fiscale stupide (pardon pour la redondance).

c’est bien l’ensemble de son business model, ainsi que la surproduction constante qu’il faudrait remettre en question

On a l’étrange impression que cet article a été paraphrasé rien que pour la stance anti-capitaliste/anti-Amazon primaire. Mais on a vu plus fin, surtout que le principal coupable est l’État français et son usine à gaz fiscale.

Selon la personne citée d’Amis de la Terre (sic, moi je suis Amie des Hommes), il vaudrait mieux l’ancien système de production centralisé où les disettes, la sous-production chronique et les grandes et longues famines étaient de rigueur.

Autrement dit, un(e) collectiviste qui voit une superbe villa ou une magnifique automobile se dit : « Personne ne devrait avoir cela. ». Un(e) capitaliste qui voit une superbe villa ou une magnifique automobile se dit : « Tout le monde devrait en avoir une. »

Heureusement, dans le monde réel les îlots obscurantistes reculent inexorablement sous les forces de marée du marché.

GRITI

Citation
Si, d’après cette dernière, les invendus directs d’Amazon sont toujours proposés à des associations, ce n’était pas le cas pour les invendus des vendeurs tiers stockant leurs produits dans les entrepôts de la firme.

Moi je comprends ques les produits Amazon étaient proposés à des associations.

Gregouille

Une absurdité administrative en France ? Meeuuh non, c’est impossible voyons ! Il doit y avoir erreur ! Grrrrrr :frowning: :frowning:

max_971

Pourquoi pas un “Amazon Place” ?

On viendrait dans l’entrepôt pour acheter les invendus à prix réduits.

barjy

“il vaudrait mieux l’ancien système de production centralisé où les disettes, la sous-production chronique et les grandes et longues famines étaient de rigueur.”

excuse moi camarade, mais ça c’est un bel homme de paille, l’un des plus bel argument fallacieux qui existe…

tmtisfree

C’est possible, mais tu n’as pas montré en quoi.

nordic16

Ce qu’on comprend de l’article c’est qu’à part les USA ou n’existe pas de taxe de vente au niveau fédéral et au Royaume-Uni tous les autres pays et pas seulement la France exigent que les taxes de vente pour les entreprises en cas de don de leur produit soit récupéré. Il faudrait voit ce que fiscalement cela impliquerait pour ces pays de permettre des dons hors taxes pour des entreprises faits à des organismes de charité. Il faudrait voir si d’autres entreprises a la créativité fiscale de ses administrateurs n’en profiteraient pour s’en mettre plein les poches au détriment du travailleur payeur de taxes et impôts ne pouvant jouir de fiscalité créative, imposé directement a la source.

fo_si

n’oublie pas que vous avez eu Hollande pendant 4 ans ;D

PCychologue

“«Et donne au proche parent ce qui lui est dû ainsi qu’au pauvre et au voyageur (en détresse). Et ne gaspille pas indûment, car les gaspilleurs sont les frères des diables ; et le Diable est très ingrat envers son Seigneur.” S17v26-27

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