L'étude s'est penchée sur la composition des roches qui se sont constituées sur le cratère laissé par l'impact du choc de la météorite sur la Terre.
Cet événement signe l'entrée dans une ère géologique que nous connaissons bien, puisque c'est celle dans laquelle nous vivons : le Cénozoïque. C'est à partir de cet instant que l'extinction des dinosaures a débuté, laissant ensuite la place aux premiers mammifères.
Des roches extraites sur le cratère de Chicxulub
L'histoire commence il y a à peu près 66 millions d'années - on vous épargne les milliers et les centaines de milliers d'années - lorsqu'un gigantesque astéroïde percute la surface de la Terre et en tue les mémorables occupants d'alors : les dinosaures.Il y a trois ans, un groupe de scientifiques s'est formé pour constituer l'Expédition 364, qui s'est rendue dans le cratère de Chicxulub, l'endroit qui a subi l'impact du fameux astéroïde. Ce lieu iconique se situe dans le golfe du Mexique, au nord-ouest de la péninsule du Yucatan. Ces scientifiques y ont récolté des morceaux de roches prélevés sur les bords extérieurs du cratère. Ils ont ainsi pu récupérer des masses rocheuses cylindriques à une profondeur de 1 334 mètres sous le fond marin. Ces extraits de roche ont ensuite été découpés pour que des fragments soient étudiés par des spécialistes de différents horizons et notamment des géologues.
Des plantes existant au temps des dinosaures prospèrent de nouveau avec les changements climatiques
Les couches successives qui composent les extraits rocheux sont les témoins directs des événements de ce jour apocalyptique. En effet, à la manière des cernes d'un arbre, ces cylindres renferment le récit de ce qu'il s'est produit juste après l'impact. Depuis 2016, les géologues étudient ces précieuses données et ont ainsi pu reconstituer l'histoire, couche par couche, minute par minute.
Un apport sur la chronologie des événements
Juste après l'impact, un dépôt de roches en fusion et de suévite (une brèche d'impact) à gros grain s'est ainsi formé sur une épaisseur d'un peu plus de 40 mètres. Dans l'heure qui a suivi, de la suévite constituée de particules légèrement plus fines, a pris place sur 10 mètres d'épaisseur. Encore quelques heures, et une couche de 80 mètres de sédiments s'est installée à son tour. À la fin de cette journée extraordinaire, le reflux du tsunami a rapporté une quantité impressionnante de divers matériaux provenant de la région et même d'endroits beaucoup plus éloignés.En moins de 24 heures, le cratère a donc été recouvert par une couche de 130 mètres d'épaisseur composée de divers sédiments.
Les trente années qui ont suivi ce jour incroyable semblent avoir été marquées par un changement radical du climat, les températures ayant chuté d'une vingtaine de degrés sur l'ensemble de la planète. Ce bouleversement climatique pourrait s'expliquer par la présence importante de soufre dans l'atmosphère qui aurait formé un écran autour de la Terre, empêchant les rayons du soleil de réchauffer la surface de la planète.
Aussi, l'étude en question vient confirmer la théorie selon laquelle la quantité de soufre agglomérée serait due à l'impact de l'astéroïde sur la Terre. En effet, aucune trace de soufre n'a été retrouvée dans le trou qu'a laissé la météorite alors que les roches alentours en contenaient.
Source : El País