Des chercheurs français ont découvert une molécule, produite naturellement par les plantes, capable de les rendre plus résistantes à la sécheresse et qui les aide à survivre plus longtemps au manque d'eau. Une découverte importante dans le cadre du réchauffement climatique.
Lorsqu'une plante pratiquant la photosynthèse est trop exposée à la sécheresse, elle produit un signal d'alerte qui a été mis en évidence par des chercheurs du BIAM, l'Institut de Biosciences et Biotechnologies du CEA. Ce signal déclenche une cascade de réactions dans la plante, en particulier des mécanismes de défense pour mieux s'adapter aux conditions défavorables.
Une molécule naturelle, soluble et biodégradable
Le signal d'alerte en question prend la forme d'une molécule, nommée acide bêta-cyclocitrique, qui est issue naturellement de l'oxydation du bêta carotène. Elle peut être appliquée de façon préventive pour déclencher artificiellement les mécanismes de défense des plantes et leur permettre de mieux résister aux privations d'eau. Dans ce cas de figure, elle est absorbée par le système racinaire avant d'être transférée dans les feuilles où elle s'accumule.La molécule offre plusieurs avantages : soluble dans l'eau, elle peut être déposée sur les plantes en l'incorporant à un système d'arrosage pré-existant. Elle est également non toxique sur des périodes prolongées aux concentrations testées par les chercheurs en laboratoire, et biodégradable dans l'environnement. En outre, elle est déjà utilisée à l'heure actuelle par l'industrie alimentaire et l'industrie cosmétique, ce qui devrait rendre sa production de masse aisée.
Une découverte salutaire en ces temps de réchauffement climatique, qui pourrait avoir un potentiel agronomique important face aux épisodes de sécheresse amenés à s'amplifier, en longueur comme en fréquence. Le caractère naturel de la molécule devait aussi faciliter sa mise sur le marché, à une époque où les produits de synthèse sont de plus en plus décriés.
Quelles sont les plantes concernées ?
Les chercheurs du BIAM ont testé la molécule sur plusieurs types de plantes dont la tomate, les poivrons, ou encore la pensée sauvage. Non seulement elles ont mieux résisté à des stress hydriques conséquents et prolongés, mais mieux encore : les plants de tomates se sont avérés davantage productifs qu'à l'accoutumée avec des fruits plus gros et en plus grande quantité.Toutefois, les tests doivent se poursuivre pour déterminer si elle est aussi efficace sur les céréales, les vignes ou les arbres, très consommateurs d'eau. Les équipes du CEA ont déjà déposé un brevet, et devraient bientôt débuter des essais en plein champ pour mieux préciser le mécanisme d'action de l'acide bêta-cyclocitrique ainsi que les méthodes d'utilisation en conditions réelles.
Source : CEA.