L'histoire a de quoi faire sourire. En observant la migration d'aigles des steppes, des scientifiques ont vu leur facture exploser. Les spécimens analysés sont allés bien plus loin que prévu et les coûts d'itinérance n'étaient tout simplement pas anticipés.
Les chercheurs ont donc dû se tourner vers une campagne de financement participatif, afin de pallier les dépenses excessives. De fait, les frais d'envoi d'un SMS dans certains pays sont bien plus élevés qu'en Russie, d'où est partie cette étude.
Une étude pourtant classique
Pour étudier la migration de ces géants des airs, les scientifiques ont implanté sur les rapaces des émetteurs GPS, qui envoient quotidiennement des SMS de localisation. Cela permet de suivre leur itinéraire à intervalles réguliers, et de reconstituer les différents trajets qu'ils peuvent emprunter en parcourant de très longues distances. Or, certains aigles sont allés bien plus loin que prévu, et notamment Min, l'un des rapaces étudiés, qui a franchi les frontières du Kazakhstan, puis de l'Iran.Ici, le principal problème pour les chercheurs est le coût du SMS : si, en Russie et ses régions voisines, les tarifs sont négligeables, ce n'est pas le cas pour l'Iran, où le moindre texto à destination du pays d'Europe de l'Est est facturé 49 roubles, soit l'équivalent de 0,69 €. Les scientifiques analysent les oiseaux sur plusieurs mois, à raison d'un signal émettant depuis la position d'un aigle 12 fois par jour. Chaque signal est envoyé au numéro du chercheur sous forme de plusieurs messages différents, afin d'assurer une couverture complète, et 13 spécimens sont étudiés, l'ensemble de ce protocole d'étude expliquant ainsi que l'addition soir particulièrement salée.
Une dépense soudaine due à une panne de réseau
Le système de GPS sur lequel s'appuie les chercheurs se base sur des panneaux solaires miniatures, qui sont directement installés sur le dos de ces oiseaux. Les recherches profitent ainsi d'un dispositif autonome, capable de tracer la position des aigles depuis 2018, transmettant des informations cruciale pour cette étude menée par les scientifiques volontaires du Centre de rééducation des animaux sauvages de Novossibirsk.Le capteur de Min a néanmoins rencontré quelques problèmes pour se connecter à un réseau mobile, durant plusieurs jours. Ce n'est que lorsque le rapace est arrivé en Iran, que la liaison a été rétablie : les messages se sont alors envoyés par centaines, ce qui a coûté aux chercheurs jusqu'à 7 000 roubles (soit environ 99 euros) par jours, engloutissant ainsi le budget global prévu pour le suivi de l'ensemble des aigles. Notez qu'en moyenne, le prix d'un texto en Iran est environ 25 fois plus élevé qu'en Russie, trois fois plus qu'au Kazakhstan.
Le budget de l'équipe épuisé, les chercheurs n'ont eu d'autre choix que de se tourner vers le crowdfunding. Bonne nouvelle cependant, l'opérateur de téléphonie mobile MegaFon s'est proposé de rembourser intégralement les frais d'itinérance, mais également de mettre en place une offre spéciale pour les chercheurs, qui reçoivent des centaines de SMS par jour.
Les données récoltées jusqu'ici ont tout de même permis aux scientifiques d'obtenir des résultats importants pour l'étude.
Source : Engadget.com