Le controversé projet de mégacomplexe, qui devait voir le jour d'ici 2027, a été abandonné, sur décision du président de la République.
EuropaCity se devait d'être un véritable Eldorado, en tant que nouvelle destination du Grand Paris. Cet immense quartier de loisirs de 80 hectares, prévu pour être situé à 7 minutes de l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle et à 24 minutes du centre de la capitale, devait être accessible par la ligne 17 du métro du Grand Paris Express d'ici 2027. Il devait comporter une immense zone culturelle, un parc à thème couvert, un parc de glisse, un parc aquatique, mais aussi une ferme et un parc urbain, plusieurs hôtels et un immense centre commercial. Et il ne verra pas le jour. En tout cas, pas sous cette forme.
L'État dit « stop »
L'État, qui avait un temps porté le projet, est finalement devenu le bourreau du complexe francilien géant de loisirs et de commerces. Les militants de la cause écologique et de nombreuses associations et ONG réclamaient la pure annulation de l'opération publique d'aménagement. Et ils ont obtenu gain de cause.Emmanuel Macron, puis sa ministre de la Transition écologique et solidaire Elisabeth Borne, ont officialisé, le 7 novembre dans le cadre du Conseil de défense écologique, la fin du projet. Ce qui n'est pas sans rappeler le dossier lui aussi clos de Notre-Dame des Landes.
Les arguments écologiques du promoteur n'ont pas convaincu
Pour les promoteurs d'EuropaCity, Alliages et Territoires, qui pensaient pouvoir transformer des dizaines d'hectares de terres agricoles avec l'appui d'Auchan et du groupe chinois Wanda, c'est évidemment un énorme coup dur. La société porteuse du projet souligne une décision « incohérente alors que c'est l'État qui a demandé à Alliages et Territoires de participer et de s'engager dans l'opération d'aménagement du Triangle de Gonesse qu'il pilote depuis l'origine ».Malgré de sévères contestations, l'État était parvenu à convaincre le promoteur de proposer un projet tendant vers la transition écologique. Alliages et Territoires vantait ainsi une couverture totale des besoins en chaleur grâce à une chaufferie biomasse, et 100 % de l'approvisionnement du projet en énergie renouvelable, outre l'installation de panneaux photovoltaïques sur 14 hectares de toiture, et 100 % des besoins en eau non potable couverts par des dispositifs de recyclage, ainsi que la promesse de la venue d'un visiteur sur deux en transport en commun. Des promesses insuffisantes.
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Un trait tiré sur 10 000 emplois potentiels
Le projet EuropaCity, selon ses concepteurs, aurait créé 10 000 emplois dans le Val-d'Oise, un département où le taux de chômage est de 8,6 %, légèrement au-dessus de la moyenne nationale (8,5 % au deuxième trimestre 2019, selon l'INSEE), ce qui enchantait les élus.Un projet alternatif à EuropaCity pourrait cependant voir le lieu. Mais pour cela, il devra être « plus mixte, plus moderne, sans créer un pôle démesuré de consommation, de loisirs et d'objets », prévient-on du côté de l'Élysée.
Source : Communiqué de presse