Que nous apprend le rapport spécial du GIEC sur les océans ?

Aymeric Pontier
Par Aymeric Pontier, Spécialiste environnement.
Publié le 17 novembre 2019 à 15h20
Inondation GIEC

Le 25 septembre dernier, le GIEC a publié son « Rapport Spécial sur l'Océan et la Cryosphère ». C'est la première fois que les océans, qui couvrent 71 % de la surface terrestre, sont clairement identifiés comme un enjeu majeur du réchauffement planétaire. Avec un état des lieux détaillé des interactions océans-climat.

Absorbant plus de 25% du CO2 émis par les activités humaines chaque année et ayant emmagasiné 90 % de l'excès de chaleur issu des gaz à effet de serre d'origine anthropique depuis les années 1970, les océans jouent un rôle déterminant dans le système climatique global en limitant le réchauffement de la planète. Ils fournissent aussi la moitié de l'ensemble de l'oxygène produit sur Terre !

Le niveau de la mer monte, les océans deviennent plus hostiles à la vie marine

Dans ce rapport, le GIEC avertit sur l'accélération du réchauffement océanique en citant comme exemple l'augmentation de 6°C de la température du Pacifique Nord-Ouest de 2013 à 2015. Cette situation provoque l'apparition de vagues de chaleur océaniques, connues pour causer un blanchiment massif des coraux, menacés à terme de quasi-disparition. Au cœur de l'Arctique, la glace de mer n'a plus qu'un quart de l'épaisseur qu'elle avait en 1975...

Le réchauffement climatique a également pour effet de provoquer une désoxygénation de l'eau océanique, et son oxydation progressive. Un grave problème pour de nombreuses espèces qui ne peuvent survivre dans ces conditions : la biomasse des animaux marins devrait diminuer d'au moins 15 % avant la fin du siècle.

Alors que le niveau de la mer augmente de 5 millimètres par an à l'heure actuelle, le GIEC anticipe une amplification du phénomène au cours du siècle. Le niveau de la mer devrait ainsi gagner 30 cm d'ici 2050, puis 60 cm en 2100 même en limitant le réchauffement à moins de 2°C. En cas de forte hausse des émissions de gaz à effet, le scénario le plus pessimiste prévoit une hausse supérieure à un mètre d'ici 2100.

Quelles sont les conséquences à prévoir pour l'espèce humaine ?

11 % des êtres humains habitent aujourd'hui à une altitude de moins de 10 mètres par rapport au niveau de la mer. Ces 700 millions d'individus seront de facto plus exposés aux inondations à chaque tempête, comme dans le cadre de fortes marrées. Les inondations « centenaires » vont devenir de plus en plus fréquentes, certaines devraient devenir annuelles dès 2050.

Par ailleurs, 3 milliards de personnes sont dépendantes des ressources alimentaires fournies par les océans. Dans de nombreux pays, plus de 50 % des protéines animales consommées viennent de la pêche. La réduction du potentiel de capture va donc altérer la santé nutritionnelle et la sécurité alimentaire de ces larges communautés.

Source : Rapport original du GIEC.
Aymeric Pontier
Spécialiste environnement
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