La Banque européenne d'investissement a annoncé un grand virage en faveur du climat, en mettant fin au financement de projets relatifs aux combustibles fossiles, à partir de 2021. L'institution entend ainsi devenir la première « banque du climat » et contribuer à l'objectif de neutralité carbone de l'Union européenne d'ici 2050.
La Banque européenne d'investissement (BEI) constitue la plus grande institution multilatérale (soutenue par plusieurs États) du monde. Son but est de rassembler les pays de l'Union européenne autour d'un organisme de prêt, afin de financer des projets sur tout le territoire, ainsi qu'en dehors.
Plus de financement pour le pétrole, le gaz et le charbon
Capable d'intervenir dans de nombreux secteurs, la BEI a dorénavant décidé d'exclure une partie des candidats à son accompagnement. En effet, l'institution a annoncé bannir progressivement les financements accordés aux projets tournant autour du pétrole, du gaz et du charbon. Et à partir de 2021, plus aucun prêt ne sera accordé à ces industries.La banque continuera néanmoins de financer des projets énergétiques, mais ceux-ci devront démontrer leur engagement en faveur du climat. Plus précisément, il leur faudra prouver leur capacité à produire 1 kWh d'énergie en émettant moins de 250 g de dioxyde de carbone.
Devenir la « banque du climat »
Cette décision s'inscrit dans une politique écologique plus globale à l'échelle du continent, portée notamment par la future présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen (qui doit entrer en fonction le 1er décembre prochain). Celle-ci a ainsi exprimé son souhait de faire de la BEI la première « banque du climat » au monde, grâce à davantage de fonds dédiés au soutien des énergies renouvelables et avec pour objectif,d'ici 2050, de faire de l'Europe le premier continent neutre en carbone.Cependant, il reste certainement du chemin avant que la BEI ne soit considérée comme un modèle écologique, elle qui a, par le passé, été critiquée pour son implication dans des projets peu respectueux de l'environnement ou pour sa tendance à privilégier les grandes entreprises. Certains observateurs ont d'ailleurs noté que quelques entreprises gazières pourraient malgré tout conserver leur éligibilité, en vertu de leur appartenance aux « projets d'intérêt commun » de l'Union européenne.
Le nouvel engagement de la BEI a toutefois été salué par des défenseurs de l'environnement, à l'instar de Colin Roche, des Amis de la Terre Europe. Ce dernier a qualifié cette décision de « victoire significative », estimant que « toutes les autres banques, publiques et privées, doivent à présent suivre cet exemple ».
Source : The Guardian