Selon un nouveau rapport de l'organisation scientifique Climate Central, 300 millions d'humains seraient confrontés à des inondations annuelles en 2050, dont un million de personnes en France.
Approuvé fin septembre 2019, le rapport spécial du GIEC sur les océans souligne la nécessité de réduire les émissions de CO2, pour tenter d'endiguer le réchauffement climatique. Selon les plus récentes projections des chercheurs, il faut s'attendre à une hausse du niveau de la mer de 43 cm (voire 60 cm au maximum) d'ici l'an 2100 par rapport au niveau de l'an 2000, à condition de limiter la hausse de la température globale à seulement +2°C par rapport aux niveaux pré-industriels.
Une hausse du niveau de la mer plus élevée que prévue par le GIEC ?
Hélas, le rythme actuel de l'augmentation des températures laisse les experts pessimistes quant à notre capacité à rester sous la barre des +2°C, la trajectoire actuelle nous emmenant plutôt vers une hausse de 4°C, si ce n'est davantage. Le cas échéant, la hausse du niveau de la mer serait de 84 cm (pouvant atteindre 1,1 mètre) en 2100. Cela aurait alors des conséquences gravissimes pour les centaines de millions de personnes vivant dans les zones côtières à très faible altitude !Toutefois, ces projections sous-estiment peut-être encore la hausse du niveau de la mer, en raison de l'incertitude qui pèse sur l'impact de la fonte des calottes glaciaires, en particulier en Antarctique. Une déstabilisation plus rapide qu'anticipée pourrait conduire à une hausse supérieure à 2 mètres en 2100, qui se poursuivrait par la suite. Dans un scénario à fortes émissions, cette hausse a 5 % de probabilité de se réaliser, comme l'explique l'Agence française du développement.
Combien d'humains touchés par la montée des eaux en 2050 ou 2100 ?
Deux scientifiques, membres du Climate Central, ont tenté d'analyser les conséquences humaines qu'auraient ces différents scénarios climatiques. Selon leurs conclusions, le nombre de personnes (protégées ou non par des murs, digues ou autres défenses) vivant en-dessous du niveau de la mer (lors des marées hautes) passera de 100 millions aujourd'hui à 150 millions en 2050, et le nombre de personnes subissant une inondation côtière une fois par an passera de 250 millions à 300 millions en 2050.En 2100, le nombre de personnes vivant sous le niveau de la mer lors des marrées hautes passerait à 190 millions, si tant est que l'on parvienne à respecter les récentes préconisations du GIEC, voire à 360 millions dans le cas du scénario le plus catastrophique, avec une fonte rapide des glaces antarctiques. Les inondations côtières annuelles toucheraient quant à elles respectivement 340 millions ou 480 millions de personnes.
Les chercheurs ont produit une carte interactive de ce phénomène, illustrant ses effets sur différentes parties du monde. Parmi les grandes agglomérations, plusieurs feraient face à des inondations annuelles comme Shanghai, Bangkok, Calcutta, Dhaka, etc.
En France métropolitaine, de nombreuses villes feraient partie des zones concernées dès 2050 : Dunkerque, Calais, Le Touquet, Le Havre, Le Mont Saint-Michel, Nantes, Noirmoutier, La Rochelle, Rochefort, Iles de Ré et d'Oléron, Bordeaux, Arcachon, Valras, et bien sûr la Camargue. La Guyane et Mayotte seraient également affectées.
Source : Nature Communications