COP25 : des ambitions tuées dans l’œuf et une édition qui laisse un goût d'inachevé

Alexandre Boero
Par Alexandre Boero, Journaliste-reporter, responsable de l'actu.
Publié le 16 décembre 2019 à 15h05
COP25-fin.jpg
© Twitter @COP25CL

Dimanche, la conférence s'est terminée dans la déception générale. Après deux semaines de négociations, les États se sont quittés sur un accord a minima qui ne fait même pas illusion.

La Conférence de Madrid sur le climat, organisée comme chaque année par l'ONU, n'aura clairement pas marqué les esprits. À l'issue de deux semaines de négociations que l'on pourrait qualifier de « vaines », un accord a minima a fini par être trouvé en séance publique, le dimanche 15 décembre. Pour autant, il n'a rien de contraignant et semble souffrir de la défiance des plus gros pays.

Pour le secrétaire général de l'ONU, le monde « a raté une occasion importante »

Le 12 décembre 2015 fut adopté l'accord de Paris, entré en vigueur l'année suivante et censé devenir la référence mondiale en matière de réduction de la température. L'un de ses objectifs était justement de contenir cette augmentation de la température en-dessous de 2°C d'ici 2100. Les États avaient aussi accepté de se désengager progressivement des énergies fossiles, pour justement atteindre la neutralité carbone.


Mais la COP25 n'a pas permis de trouver d'entente notamment sur les règles des marchés carbone internationaux. Sans mesure contraignante, la déclaration finale ne contient que la reconnaissance du « besoin urgent » de réduire l'écart entre les engagements et les objectifs de l'accord de Paris pour limiter le réchauffement climatique.

« Les principaux acteurs dont on espérait des avancées n'ont pas répondu aux attentes », a cependant regretté l'une des fondatrices de l'accord de Paris, Laurence Tubiana, emboîtant le pas de la déclaration du secrétaire générale de l'ONU, Antonio Guterres, qui a indiqué que la communauté internationale « a raté une occasion importante » de se montrer à la hauteur de la « crise climatique », qui devrait conduire à une hausse de la température finale de 3°C avant la fin du siècle, même en cas de respect de l'accord. Le mercure pourrait d'ailleurs gagner jusqu'à 4 ou 5°C d'ici 2100, si l'on conserve le rythme actuel d'émissions de CO2.

Le cavalier seul de Donald Trump, la passivité de la France

Donald Trump s'est exprimé dans le Kentucky, ce week-end, lors d'un meeting durant lequel il a annoncé « le retrait des États-Unis de l'horrible, exorbitant et injuste accord de Paris sur le climat. » Le président américain a préféré vanter le « magnifique charbon propre » produit par les États-Unis.

Or même si la séquestration et le stockage du carbone dans les sous-sols permettent effectivement de diminuer les émissions de CO2 dans l'atmosphère, la solution demeure fort coûteuse et seules deux centrales de ce type existe dans le monde : l'une aux USA, à Petra Nova (Texas), l'autre au Canada, du côté de Boundary Dam.


Emmanuel Macron, lui, a réagi en annonçant sa volonté de « rehausser nos engagements en matière de réduction d'émissions. »

En sachant que les États-Unis sont responsables de 14,5 % des émissions de CO2 dans le monde (deuxième pays derrière la Chine, avec 28,2 %, et devant l'Inde, avec 6,6 %), l'accord sur le climat part forcément sur de mauvaises bases. Et la France n'aura pas joué de rôle prépondérant durant la COP25, le chef de l'État et ses ministres ayant brillé par leur absence sur les derniers jours de l'événement.

En attendant la prochaine...

Aujourd'hui, 194 signataires sont toujours engagés dans l'accord de Paris. Ce n'est que le 4 novembre 2020 que les USA sortiront de ce dernier, hasard du calendrier, le lendemain de l'élection présidentielle américaine.

De gros pays émetteurs, outre les USA, sont pointés du doigt comme la Chine, l'Inde, le Brésil ou l'Arabie Saoudite. En somme, aucun grand pays ou presque n'a fait de réelle annonce visant à entrevoir un avenir plus vert.

Les regards des défenseurs de la cause climatique se tournent désormais vers la COP26, qui aura lieu à Glasgow l'an prochain et qui permettra un possible réajustement des plans de réductions d'émissions des pays. Si tant est qu'ils le veuillent.


Source : Le Monde
Alexandre Boero
Par Alexandre Boero
Journaliste-reporter, responsable de l'actu

Journaliste, responsable de l'actualité de Clubic – Sensible à la cybersécurité, aux télécoms, à l'IA, à l'économie de la Tech, aux réseaux sociaux ou encore aux services en ligne. En soutien direct du rédacteur en chef, je suis aussi le reporter et le vidéaste de la bande. Journaliste de formation, j'ai fait mes gammes à l'EJCAM, école reconnue par la profession, où j'ai bouclé mon Master avec une mention « Bien » et un mémoire sur les médias en poche.

Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ?
Suivez-nous pour ne rien rater de l'actu tech !
Commentaires (0)
Rejoignez la communauté Clubic
Rejoignez la communauté des passionnés de nouvelles technologies. Venez partager votre passion et débattre de l’actualité avec nos membres qui s’entraident et partagent leur expertise quotidiennement.
Commentaires (10)
chaton51

c’est bien les francais sont content de payer des taxes sur taxes pendant que les autres s’en cognent…

Fulmlmetal

L’écologie n’est qu’un prétexte pour le gouvernement our nous fair epayer de nouvelles taxes, et nous comme on subit un bourrage de crane intense par le gouvernement et les écolo, et bien on est content de payer en croyant vraiment et naivement que c’est pour le bien de la planète.
85% du CO2 mondial c’est 3 pays, USA, Chine, Inde. L’europe ce doit etre à peine 7 ou 8%, et la France meme pas 1%.
Sachant que la chine augmente chaque année ses émissions de 5% on peut aisément comprendre que nos efforts ne servent à rien.
Les nombreuses taxes éco c’est juste une nouvel méthode pour mieux nous pomper notre fric. Et nos contraintes qu’on s’impose c’est juste un handicap qu’on s’influge dans ce monde de commerce international très concurrentiel où on se fait bouffer.
Pour la COP, c’est juste de la politique, poru se donner bonne conscience et faire croire que nos pays se réunissent pour la bonne cause, mais c’est un coup d’épée dans l’eau, c’est juste de la comm pour faire croire qu’on fait quelque chose. La situation n’est pas si critique qu’on voudrait nous le faire croire, de nombreux scientifique conteste les conclusions du GIEC, et au final tout ça n’est qu’un business et du lobbying écolo.

jeremyb42

Ton raisonnement se tiens si on pars du principe qu’il n’existe absolument aucun échange commercial international, et que 100% des états sont indépendants énergétiquement et technologiquement.

Comme tu le sais, ce n’est absolument pas le cas. En europe la très grande majorité du pétrole est importé, tous comme les métaux rares, les bois précieux, une partie du Gaz, etc…

Penser que la chine est le plus gros pollueur est faux. La grande majorité des émission du pays résulte d’une demande internationale de produire en chine pour réduire les couts.

Les européens sont clairement responsables de consommer des produit fabriqués en Chine.
Pour que la Chine pollue moins, il faut qu’on lui en demande moins. Lui imposer une limite théorique d’émission n’y fera rien, elle doit produire pour nous.

Il n’y a qu’une seule et unique solution qui est connue depuis des années : produire localement et de façon durable (dans le temps) et responsable (écologiquement).

Mais ça doit passer aussi par les particuliers : il va falloir qu’on arrête de changer de téléphone tous les ans, de jeter une voiture qui à 100 000km, de mal isoler les constructions parce-que l’énergie est moins chère (sur du court terme), d’emballer systématiquement avec du plastique tous les aliments en supermaché, de favoriser la voiture aux transports en commun (ou covoit) juste pour du confort, de remplacer plutôt que réparer, etc…

En bref : nous sommes TOUS responsables des émissions de la Chine, et nous allons devoir changer de mode de consommation, sinon c’est mort.

icejedi

« le mercure pourrait gagner jusqu’à 4 ou 5°C d’ici 2100, si l’on conserve le rythme actuel d’émissions de CO2 » Hélas, plus les années passe, plus le monde produit de CO², donc il y a des chances que ce soit encore pire que ça…
Sans compter qu’avec la société de consommation, on contribue toujours plus de 1000 autres manières au réchauffement climatique…

cirdan

Ces chiffres sont faux. Les 3 pays cités c’est moins de 50% (ce qui est quand même énorme) et l’Europe 11%. Et si c’est juste pour avoir l’occasion de redire pour la centième fois son scepticisme sur le réchauffement climatique, qu’en fait tout va très bien et que ces nazes de scientifiques du GIEC sont, soit incompétents, soit menteurs, ça ne changera de toute façon pas une réalité qu’on peut déjà très bien observer, à condition de faire preuve d’un minimum d’ouverture d’esprit.

kisama56

Comme le dit Hulot il faut un effort de guerre.
Personne ne veut le comprendre, car c’est abandonner le PIB (invention des USA après la 2ème guerre mondiale).
Comment les agences de notations se débrouilleraient-elles sans le PIB !_!
Ces super agences qui n’ont pas rien vu venir en 2007…

nirgal76

La Chine a le droit de dire non hein. Ils sont grands, s’ils acceptent toutes cette production et la pollution qui va avec, c’est qu’ils le veulent bien. Elle a sa part de responsabilité comme les autres. D’ailleurs, elle cherche ça. La chine et ses « nouvelles routes de la soie » pour inonder le monde des produits chinois, c’est une idée qu’ils ont eu tout seul pour dominer économiquement. Cesse de les voir comme de pauvres petits chinois abusés, ce sont eux qui abusent de nos faiblesses.

jld73

Serait ce le début d’une prise de conscience de l’immense mensonge « climatique » ?
Souhaitons que la Science, et pas l’ONU-IPCC-GIEC, retrouve enfin sa place et fasse oeuvre d’humilité devant notre immense (encore) ignorance des mécanismes du Climat.
Mais bon, l’Eglise Réchauffiste avec ses écolos vert/rouge seront difficiles à museler, il faut bien se rendre à l’évidence.

ariakas

Ce qui est toujours dérangeant, c’est le débordement extrémiste.
Y’a une mesure ? ah non, c’est pas assez, il faut faire plus, et encore plus et encore plus.
Ainsi, il ne faudrait plus attendre, il ne faudrait plus aucune voiture diesel !
Il faudrait supprimer le nucléaire !
Il faudrait supprimer le charbon.

ça part toujours dans des extrémités extravagantes et déraisonnables.
C’est bien beau de vouloir se passer de pétrole, mais ils font comment les pays producteurs de pétrole dans ce cas là ?

Et les mesures écologistes sont extrémement néfastes pour l’environnement !
Le tri des déchets, ça coute une blinde, plus on tri, plus ça nous coute ! et en prime, c’est refilé à des pays du tiers monde pour faire des jouets non-homologués.

L’éolien, ça coute une blinde, ça ne produit rien d’intéréssant et il se dit en plus que les pales qui tournent comme ça, ça contribue au réchauffement climatique !

On retire le plastique pour mettre du carton ? parait que c’est encore plus polluant !

Les COP 25-26-29, tous les chefs d’Etat et leurs équipes sont emmenés en Avion avec le cout carbone monstrueux que ça engendre !
Pour rien en plus !

fredolabecane

Spectacle de grateux en goguette…affligeant.

Abonnez-vous à notre newsletter !

Recevez un résumé quotidien de l'actu technologique.

Désinscrivez-vous via le lien de désinscription présent sur nos newsletters ou écrivez à : [email protected]. en savoir plus sur le traitement de données personnelles