La proposition émane de la Chambre internationale de la marine marchande (ICS), qui veut instaurer un nouveau mode de financement destiné à favoriser le passage au zéro carbone du secteur.
Plusieurs associations internationales d'armateurs, l'ICS en tête, ont publié, mercredi 18 décembre, un document par lequel elles proposent d'instaurer une taxe visant à financer le premier programme collaboratif de recherche et développement maritime mondial, avec pour but d'atteindre la neutralité carbone du transport maritime international. Le BIMCO (Conseil maritime Baltique international), le World Shipping Council (WSC), ou encore l'Organisation maritime internationale (OMI) font partie des institutions à avoir bâti cette proposition majeure.
Une taxe de 2 dollars par tonne de carburant
La taxe a pour but de constituer un fonds pour l'innovation, qui serait doté de 5 milliards de dollars sur une période de dix ans. Selon les signataires, l'argent sera redistribué aux compagnies maritimes et leur servira à constituer une flotte de navires neutres en carbone, qui pourra prendre la mer au début de la décennie 2030. D'ici une grosse dizaine d'années donc.SeaRoutes, la start-up basée à Marseille qui veut un transport de marchandises plus vert
Quelle forme prendra donc la taxe évoquée par les associations ? Concrètement, chaque compagnie maritime devra verser une contribution de 2 dollars par tonne de carburant marin achetée dans le cadre de sa consommation. Les transporteurs souhaitent, pour encadrer cette initiative, la création d'un Conseil international de recherche et de développement maritime (IMRB), qui émergerait sous la forme d'une ONG supervisée par les États membres de l'OMI.
Le transport maritime émet plus de gaz à effet de serre que l'aérien
Aujourd'hui, le transport maritime international représente autour de 90 % du commercial mondial, fort de ses 50 000 navires marchands en circulation sur les mers, concentre 2 % des émissions mondiales de CO2, et 3 % des émissions planétaires de gaz à effet de serre, ce qui est plus que le transport aérien.Le secrétaire général adjoint de l'Organisation maritime internationale vise un objectif de réduction totale de 50 % du CO2 d'ici 2050. « Si l'objectif de 50 % est atteint, avec une grande partie de la flotte utilisant des carburants zéro carbone d'ici 2050, la flotte mondiale utilisera également ces carburants très peu de temps après, ce qui rendrait alors possible une décarbonisation à 100 %, ce qui reste l'objectif final », a-t-il indiqué. Le secteur espère avoir réduit de 40 % ses émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030.
Les membres de l'OMI auront l'occasion de discuter de cette proposition lors du prochain Comité de la protection du milieu marin (MEPC), qui aura lieu du 30 mars au 3 avril 2020.
Source : ICS