Comment sera déterminé le futur « indice de réparabilité » ?

Aymeric Pontier
Par Aymeric Pontier, Spécialiste environnement.
Publié le 10 janvier 2020 à 20h02
Obsolescence programmée

En décembre dernier, l'Assemblée nationale a voté la mise en place d'un indice de réparabilité pour les appareils électriques et électroniques, visant à favoriser leur réparation et à limiter la production de déchets connexes (qui dépasse le million de tonnes chaque année).

La création de cet indice avait été annoncée au printemps 2018 lors de l'élaboration de la feuille de route gouvernementale concernant la lutte contre l'obsolescence « programmée ». Adopté à la quasi-majorité dans le cadre de la nouvelle loi de lutte contre le gaspillage, la présence de l'indice de réparabilité deviendra obligatoire sur les produits à partir de 2021.

Cinq critères pour déterminer une note de 1 à 10

Avec cette mesure, le gouvernement espère faire passer le pourcentage de produits électriques et électroniques donnant lieu à une réparation de 40 % aujourd'hui à 60 % d'ici 5 ans. Pour faciliter la compréhension de l'indice, il est prévu de s'inspirer de l'actuelle « étiquette énergie ». En théorie, l'indice sera composé d'une note allant « de 1 à 10 » : 1 pour le produit le moins réparable, 10 pour le plus réparable.

Chaque produit sera jugé en fonction de 5 critères : la fourniture d'une documentation détaillée par le fabricant, le niveau de « démontabilité » puis de « remontabilité » de l'appareil, la disponibilité de pièces détachées, le rapport entre le prix d'achat de la pièce détachée la plus onéreuse et le prix d'achat du produit original, ainsi que l'accès à un compteur d'usage. Ce dernier critère sera toutefois optionnel.

L'indice de réparabilité du gouvernement s'inspire très largement de celui développé par Fnac-Darty, qui a été mis en place pour les téléphones et les ordinateurs, avec une note allant de 2 à 7.

Une mesure transitoire vers l'indice de « durabilité »

À terme, l'idée est d'inciter les fabricants à développer des produits plus aisément réparables en créant une émulation positive, une autre forme de concurrence que celle des prix, entre les marques. Les initiateurs de cette disposition espèrent aussi que la mise en place de l'indice contribuera à créer des emplois dans le secteur de la réparation, en modifiant le comportement des consommateurs.

S'ils se saisissent de cet outil, cela devrait se concrétiser par une nette baisse du nombre de déchets électroniques, en allongeant la durée de vie des produits, ou tout au moins leur période d'utilisation. Ce qui aura bien sûr un impact positif sur l'environnement.

Mais cet indice de réparabilité n'est qu'un point d'étape vers un autre outil de mesure, puisque la loi de lutte contre le gaspillage prévoit la création d'un second indice en 2024, qui mesurera cette fois la « durabilité » d'un produit électrique ou électronique, incluant des critères supplémentaires comme la fiabilité ou la robustesse de l'appareil.

Source : L'Express
Aymeric Pontier
Par Aymeric Pontier
Spécialiste environnement

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Pas_Moi

C’est pourtant très simple, pour mesurer la durabilité, il suffit d’une garantie gratuite de 3, 5, 10, 20, 30 ans, pour chaque produits avec les pièces d’usures (genre batterie) incluse dans la garantie.

Mais évidemment, on pourrait remarquer que dès qu’il y a une batterie dans un produit, celui-ci n’est pas durable, dans ce cas.

Alors on va inventer, un indice, qui ne prend pas en compte un des éléments principaux, à savoir la durabilité de la source d’énergie…par exemple celle d’une voiture électrique, où le prix total de la voiture dépend énormément de la batterie.

PS: 30 ans de garantie pour un marteau, c’est réalise, pour une batterie de voiture électrique si déjà elle passe, à la louche, les 5 ans sans trop de pertes d’efficacité

KlingonBrain

Pour ma part, je trouve que pour une fois, ils ont fait une excellente mesure. Surtout pour un début.
On verra ce que ça donnera sur le terrain, mais je pense que ça sera très positif en incitant le consommateur à la prise de conscience et à favoriser la vente des produits qui sont les plus faciles à réparer.

C’est pourtant très simple, pour mesurer la durabilité, il suffit d’une garantie gratuite de 3, 5, 10, 20, 30 ans, …

Non, étendre la garantie de biens à outrance serait une très mauvaise idée.

Rappelons que la durée de vie d’un produit dépends aussi dans une large mesure du soin apporté par le consommateur. Une garantie trop longue serait dérésponsabilisante et ferait payer le consommateur soigneux pour celui qui ne fait pas d’efforts.

Ensuite, le régime de la garantie impose aussi des contraintes au consommateur. Par exemple d’effectuer les entretient d’une voiture que le constructeur aura programmé. Cela peut être à double tranchant pour les finances du consommateur.

Enfin, il ne faut pas confondre fiabilité et durabilité. Le but est d’étendre la durée de vie des biens sans que cela coute de l’argent au consommateur. Construire un bien qui ne tomberait jamais en panne, même en cas de mauvais usage, ça coûte très cher. Rendre un bien plus facilement réparable ne coûte quasiment rien.

Et pour finir rappelons que les produits sont construits pour le monde entier. Si on étends la garantie des biens, le problème sera juste « financiarisé ». Par exemple, pour un produit dont la durée de vie moyenne serait de 2 ans, si on oblige le constructeur à le garantir 4 ans, vous allez payer 2 fois le prix.
Cela reviendra finalement à obliger le consommateur à l’achat forcé d’une extension de garantie.

pour chaque produits avec les pièces d’usures (genre batterie) incluse dans la garantie.

Il ne faut pas rêver, cela aboutira juste à vous faire payer ces batteries de remplacement d’avance dans le prix du produit. Cela rendrait les produit inabordable pour les plus modestes.

Alors on va inventer, un indice, qui ne prend pas en compte un des éléments principaux, à savoir la durabilité de la source d’énergie

Quel intéret ? On sait qu’en l’état actuel de la technologie toutes les batteries sont des consommables. Elles ne représentent généralement pas un cout trop important. Donc l’important, c’est de pouvoir les remplacer facilement.

30 ans de garantie pour un marteau,

Dans certains usages, vous pouvez casser le meilleur marteau du marché en 10 secondes chrono.

pour une batterie de voiture électrique si déjà elle passe, à la louche, les 5 ans sans trop de pertes d’efficacité…

Cette mesure est plutôt conçue pour le « tout venant » du petit électroménager et les biens électroniques.

La voiture électrique est un cas particulier car la batterie représente un cout très important. Ce n’est pas le cas pour une batterie de smartphone.

Pour la voiture électrique, l’idéal serait de créer un indice particulier.

Pas_Moi

Vos arguments se tiennent, même si le soin et l’usage qui est fait en dehors d’une normalité d’usage par exemple pour le marteau ne serait évidemment pas couvert en cas d’utilisation « abusive » comme c’est déjà le cas actuellement avec les garanties.

Mais de l’autre payer deux fois par exemple le prix de la batterie, oui il est certain que les industriels ne vont pas se géner, mais au moins l’on aura le prix global, parce que faire payer peu cher un produit mais avec une batterie qui quoi qu’il arrive ne tient pas sur la durée et devra être très fréquemment remplacée, n’est au final pas un produit à acheter pour les finances des moins riches. (Prix initial dissuasif, plutôt que gouffre sur la durée).

Pour le remplacement facile des batteries, vous avez 100% raison, dans bien des cas, le remplacement devrait pouvoir se faire par le client lui même, mais aussi pour certains produits LED, comme les lampes torche pour lesquelles on ne trouve même pas de LED de remplacement.

En ce qui me concerne les produits durent très longtemps, par contre dès qu’il y a moyen j’évite de prendre un produit avec batterie (Clavier, Souris, Rasoirs etc…) de par l’expérience cela n’est qu’un point à problème en perspective.

Et pour les voitures électriques, déjà simplement indiquer le prix d’achat de la voiture d’un coté et de la batterie de l’autre, parce que la voiture peut durer, mais la batterie… :wink:

Blues_Blanche

Sur les smartphones la batterie devrait être obligatoirement amovible facilement.
Parfois les pièces d’usure sont vendues à des prix très exagéré. J’ai souvenir d’une panne de charbon sur un moteur électrique d’aspirateur Miele. La pièce coûtait plus de 75€. Chez Dyson l’équivalent était à 25€ seulement.
C’est exagéré chez un et normal chez l’autre. Je n’achète plus rien chez Miele…

toug19

Les batteries des voitures électriques dureront plus de 10 ans aisément.

Pas_Moi

Vous croyez 10 ans ? Avec une efficacité de 30% par rapport à une batterie neuve ?

Parce que d’un coté, il y a la panne franche, de l’autre l’efficacité restante suite au temps qui passe, alors si vous estimez que 10 ans avec environ 30% d’efficacité c’est durer…

Au fait, il y a plus d’expérience au niveau des batteries de téléphones portables, elles durent 10 ans !? NON.

jaceneliot

Je sais pas…il me semble qu’ils ont fait rouler une Tesla 1’000’000 de kilomètres avec genre 3 % de perte. Donc environ 5 fois la durée d’une thermique. Et il paraît qu’une société polonaise peut reconditionner les batteries en plus.

jaceneliot

Tu sembles confondre garantie et assurance mon ami. Une garantie, c’est uniquement une protection contre une usure prématurée en cas d’usage normal. Et dans ce cas, impossible de casser un marteau. Pareil pour la déresponsabilisation, je vois pas le rapport.

jaceneliot
toug19

Je viens de revendre une nissan leaf qui avait 3 ans, et qui avait perdu 2% de capacité de batterie, et j’ai une Zoé qui est de 2016 avec 2% de perte également. Il faut parler de ce que l’on connait et pas répéter ce que disent les autres. Donc ces voitures perdent moins de 1% par an, donc au bout de 10 ans, on peut largement espérer avoir plus de 90%

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