En décembre dernier, l'Assemblée nationale a voté la mise en place d'un indice de réparabilité pour les appareils électriques et électroniques, visant à favoriser leur réparation et à limiter la production de déchets connexes (qui dépasse le million de tonnes chaque année).
La création de cet indice avait été annoncée au printemps 2018 lors de l'élaboration de la feuille de route gouvernementale concernant la lutte contre l'obsolescence « programmée ». Adopté à la quasi-majorité dans le cadre de la nouvelle loi de lutte contre le gaspillage, la présence de l'indice de réparabilité deviendra obligatoire sur les produits à partir de 2021.
Cinq critères pour déterminer une note de 1 à 10
Avec cette mesure, le gouvernement espère faire passer le pourcentage de produits électriques et électroniques donnant lieu à une réparation de 40 % aujourd'hui à 60 % d'ici 5 ans. Pour faciliter la compréhension de l'indice, il est prévu de s'inspirer de l'actuelle « étiquette énergie ». En théorie, l'indice sera composé d'une note allant « de 1 à 10 » : 1 pour le produit le moins réparable, 10 pour le plus réparable.Chaque produit sera jugé en fonction de 5 critères : la fourniture d'une documentation détaillée par le fabricant, le niveau de « démontabilité » puis de « remontabilité » de l'appareil, la disponibilité de pièces détachées, le rapport entre le prix d'achat de la pièce détachée la plus onéreuse et le prix d'achat du produit original, ainsi que l'accès à un compteur d'usage. Ce dernier critère sera toutefois optionnel.
L'indice de réparabilité du gouvernement s'inspire très largement de celui développé par Fnac-Darty, qui a été mis en place pour les téléphones et les ordinateurs, avec une note allant de 2 à 7.
Une mesure transitoire vers l'indice de « durabilité »
À terme, l'idée est d'inciter les fabricants à développer des produits plus aisément réparables en créant une émulation positive, une autre forme de concurrence que celle des prix, entre les marques. Les initiateurs de cette disposition espèrent aussi que la mise en place de l'indice contribuera à créer des emplois dans le secteur de la réparation, en modifiant le comportement des consommateurs.S'ils se saisissent de cet outil, cela devrait se concrétiser par une nette baisse du nombre de déchets électroniques, en allongeant la durée de vie des produits, ou tout au moins leur période d'utilisation. Ce qui aura bien sûr un impact positif sur l'environnement.
Mais cet indice de réparabilité n'est qu'un point d'étape vers un autre outil de mesure, puisque la loi de lutte contre le gaspillage prévoit la création d'un second indice en 2024, qui mesurera cette fois la « durabilité » d'un produit électrique ou électronique, incluant des critères supplémentaires comme la fiabilité ou la robustesse de l'appareil.
Source : L'Express