Un trillion d'euros, ou mille milliards d'euros si vous préférez. C'est la somme que l'Union Européenne engagera pour l'application de son « Green Deal », un plan d'investissement visant à rendre ses pays membres neutres en carbone d'ici 2050.
De nouveaux détails sont donc désormais connus concernant ce « Pacte vert », évoqué lors de la COP25.
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Convaincre la Pologne d'adhérer au Green Deal
« La transformation qui nous attend est sans précédent », a déclaré la présidente de la Commission Européenne, Ursula von der Leyen. « Nous allons aider nos populations et nos régions, qui doivent faire d'importants efforts dans cette transformation, pour nous assurer de ne laisser personne de côté ». Les pays répondant à certains critères de nature économique doivent effectivement toucher des aides les incitant à se tourner vers des industries plus propres. Le dispositif doit par exemple donner la priorité aux régions dans lesquelles l'emploi dans l'industrie du charbon, du pétrole ou de l'extraction de gaz de schiste est important.Le discours d'Ursula von der Leyen tend désormais à rassurer le seul pays ayant jusque-là refusé de se joindre au Green Deal, la Pologne, dont l'industrie repose encore beaucoup sur les énergies fossiles (40 % des foyers polonais utilisent le charbon pour le chauffage ou la cuisine). La présidente de la Commission viserait également la Tchéquie et certains régions d'Allemagne.
Un haut fonctionnaire de la Commission Européenne aurait par ailleurs déclaré au média AP News : « Les travailleurs qui perdent leur emploi doivent être aidés dans leur reconversion. Il y aura un soutien pour de nouvelles infrastructures, une aide à la recherche d'emploi, des investissements dans de nouvelles activités productrices. Et les régions où les activités existantes cesseront, devront également être reconverties ».
Le dispositif est lancé, mais divise toujours
Si l'objectif de ce Green Deal est de rendre l'Union Européenne neutre en carbone d'ici 2050, l'investissement d'un trillion d'euros doit être réalisé sur les dix prochaines années. La somme doit être obtenue grâce à des financements publics et privés, dont vous pouvez retrouver le détail ici. La Commission Européenne a déjà prévu de fournir un peu plus de la moitié de ce trillion d'euros. Les gouvernements nationaux donneront pour leur part 114 milliards d'euros, quand 279 milliards doivent venir d'acteurs privés.Le compte n'y est donc pas tout à fait et d'ailleurs, le montant exact de l'investissement fait encore l'objet de débats. Le directeur du budget à la Commission, Johan Van Overtveldt, s'est dit sceptique quant à la manière dont le programme a été mis en place. « La provenance des fonds reste extrêmement floue. Nous ne soutenons pas la comptabilité créative et les aventures financières », affirme-t-il. Le groupe écologiste du Parlement européen a, quant à lui, regretté que la Commission n'ait pas fourni de date limite pour l'élimination du charbon.
Quoi qu'il en soit, le dispositif est engagé pour réduire drastiquement les émissions de CO2 dans l'Union Européenne. Les signes d'une première baisse de celles-ci, sonnent comme un encouragement à poursuivre l'effort.
Source : Energy Daily