Microsoft vise la neutralité carbone et cherche à effacer l’ardoise de ses émissions passées

Pierre Crochart
Par Pierre Crochart, Spécialiste smartphone.
Publié le 17 janvier 2020 à 09h35
Microsoft émissions carbone 2030
© Microsoft

Au cours d'un meeting s'étant tenu hier, Satya Nadella, P-.D.G. de Microsoft, a annoncé que son entreprise serait neutre en carbone à l'horizon 2030.

Faute d'une politique publique forte en matière d'environnement — a fortiori depuis la sortie des USA de l'Accord de Paris en 2017 —, les entreprises de la tech s'organisent pour faire leur part dans la bataille pour le climat. Après une série d'engagements déjà pris par Amazon, Microsoft annonce aujourd'hui viser la neutralité carbone d'ici 10 ans. L'entreprise émet aussi le vœu de compenser toutes les émissions carbone générées depuis sa création en 1975 d'ici 2050.

Des mesures concrètes

À en croire le chef d'entreprise, ce ne sont pas là que des fables destinées à coller à l'air du temps. Dans un post de blog publié suite à l'allocution de Satya Nadella, Microsoft détaille son plan d'action point par point.

Concrètement, l'entreprise compte investir massivement dans le développement des technologies permettant de compenser les émissions de CO2. Des technologies qui, selon Brad Smith, Président de Microsoft, « n'existent pas encore ». Pour ce faire, une enveloppe de 1 milliard de dollars a été injectée au nouvellement créé Climate Innovation Fund. Corollaire de cet investissement : Microsoft cherchera d'abord — d'ici 2025 — à alimenter 100 % de sa chaîne de production par de l'énergie renouvelable, puis l'intégralité de ses campus et flotte de véhicules d'ici 2030.


L'objectif à atteindre étant conséquent, Microsoft demande la participation de toutes ses divisions internes, lesquelles devront s'acquitter d'une nouvelle taxe qui sera mise à profit dans la réduction et la compensation carbone (probablement à base d'afforestation ou de reforestation) de l'entreprise.

Les investisseurs à l'affût

Applaudie de toute part pour son engagement et les mesures qu'il détaille sur son blog, Microsoft fait d'une pierre deux coups. « Faire sa part » en matière de réduction des émissions de CO2 trouve aussi un répondant particulier du côté des investisseurs, lesquels sont désormais sensibles à ce que les entreprises qu'ils soutiennent ne se fassent pas épingler sur ce point.

Faut-il y voir une réponse à la déclaration de Larry Fink, P-.D.G. du fonds d'investissement BlackRock, qui prédisait en début de semaine que les entreprises doivent se préparer à faire face à la colère des investisseurs si elles ne faisaient pas d'efforts en matière de protection de l'environnement ?


Il faut donc s'attendre à davantage de déclarations similaires de la part des Big Tech dans les années à venir. De bonnes mesures, assurément. Mais la frontière entre sacerdoce et greenwashing est mince. La preuve : dans son billet de blog, Microsoft admet qu'elle continuera de travailler avec des entreprises pétrolières afin, expliquent ses auteurs, de les aider dans la transition écologique. Une contradiction rapidement pointée du doigt par les activistes, et notamment par Microsoft Worker 4 Good, un groupement d'employés visant à ce que l'entreprise respecte ses engagements environnementaux. « L'objectif (de Microsoft) est incompatible avec les contrats en cours qui visent à augmenter l'extraction de pétrole, un processus dont on sait qu'il n'est pas durable », regrette le mouvement.

Source : Reuters
Pierre Crochart
Spécialiste smartphone
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Xelany

Après les récents événements en Australie, l’heure est à l’écologie, ça sera intéressant de voir ce qu’il en est vraiment dans 10 ans, je doute qu’ils atteignent réellement leurs objectifs

phil995511

La neutralité des émissions de CO2 est un fantasme ne correspondant pas à la réalité, les taux de CO2 dans l’atmosphère sont bien trop importants, il faudrait les inverser et pour cela il n’y a qu’une solution planter des arbres pour stocker le dit CO2, ce qui n’est me semble-t-il pas au programme de Micro$ qui n’a a priori qu’un objectif, optimiser sa propre croissance économique.

Daeneroc

Le mec jamais content du travail des autres mais qui n’en fout pas une.

Jl26

Bonjour
C’est peut être de la com, ou pas, l’avenir le dira
Pour ma part j’ai plutôt confiance. Pourquoi ?

  1. Les gafa et consorts ont des moyens financiers bien superieurs aux états. Ils ont donc la capacité d’investir et un pouvoir de décision facile.
  2. Il est plus que dans l’air du temps de communiquer et agir sur ces questions énergétiques.
  3. Aujourd’hui la pertinence économique des énergies renouvelables notamment le solaire et l’éolien est avérée.

Conclusion.
En agissant dans ce domaine, non seulement l’entreprise verdit son image mais surtout elle investit de façon rentable.
Il y a donc toute raison pour que cela se fasse.
Alors les propos peuvent être exagérés quant à l’ampleur de l’action. Mais pour ma part, je gage fort que les data center au moins seront neutre en carbone dans un avenir prochain.

Cette capacité d’action tant financière que politique, fait toute la différence avec les états, qui n’ont pas vraiment de moyens financiers et sont soumis a des lobbying et autres qui manipulent l’action politique. Enfin, disons que c’est comme ça que ça sert passer en France, car aujourd’hui, je préférerai être citoyen allemand pour la cause énergétique.
Le pouvoir politique allemand a pris les bonnes décisions, à savoir l’arrêt du nucleaire dans cette décennie, et l’arrêt du charbon programmé dans la décennie suivante.
Chercher la différence !!

D’un côté un pdg d’une grande entreprise qui s’appelle EDF emprunt d’ego, qui s’obstine a démontrer que le nucléaire est indispensable (mais pourquoi donc le projet de réglementation thermique des bâtiments favorise le retour en force du chauffage électrique par exemple…?)
De l’autre côté le pdg de Siemens déclarant il y a quelques années que le nucléaire chez Siemens représente 5% de l’activité et 95% de ces soucis.
CQFD.

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