La société Shell Australia a annoncé qu'elle débutait la construction de sa « première grande centrale solaire » dans l'état du Queensland. Une fois terminée, la centrale doit reposer sur 400 000 panneaux photovoltaïques et afficher une capacité de 120 mégawatts.
Shell prévoit la création de 200 emplois durant la phase de construction, qui doit s'achever en 2021.
300 000 tonnes de CO2 évitées
D'après le communiqué du groupe, la société a choisi le Queensland « en raison de ses avantages naturels pour la production solaire, [ l'état ] présentant un ensoleillement parmi les plus importants au monde ».La centrale à venir alimentera les opérations d'une autre centrale de Shell, cette fois portée sur le gaz naturel. D'après l'enseigne, la centrale doit ainsi éviter chaque année les émissions de 300 000 tonnes de CO2. Tony Nunan, le président de Shell Australia, a déclaré : « Nous pensons que l'énergie solaire jouera un rôle croissant dans le système énergétique mondial, en particulier lorsqu'elle est associée à une source d'énergie fiable telle que le gaz ».
« L'un des plus gros pollueurs »
Shell se tourne de plus en plus vers les énergies renouvelables, ne serait-ce que pour alimenter ses propres activités en électricité. Greg Joiner, le vice-président de Shell Australia, a ajouté que « Nous intégrons de plus en plus les énergies renouvelables dans nos offres clients ». En avril dernier, le groupe s'est engagé en faveur de la cause environnementale en dévoilant un plan de 300 millions de dollars dans le développement durable.Cela dit, le groupe reste d'abord connu pour ses activités portées sur les énergies fossiles. En 2018, Shell a produit 3,7 millions de barils d'équivalent pétrole par jour, et a vendu 71 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié (GNL). L'extraction de ces énergies fossiles l'a déjà confronté à la question environnementale : en janvier, des manifestants ont bloqué l'entrée de son siège social, aux Pays-Bas, scandant le slogan « Laissez-les dans le sol ». Une manifestante restée anonyme a alors déclaré à Reuters : « Shell est l'un des plus gros pollueurs. Si nous voulons avoir une chance d'endiguer le changement climatique, Shell est l'une des premières entreprises à devoir agir ».
Selon les activistes, les actions de Shell en faveur des énergies renouvelables sont une hypocrisie ; ils soulignent que « Shell affirme régulièrement qu'elle fait partie de la solution [ face ] à la crise climatique, et en même temps, la société a annoncé son intention l'année dernière d'augmenter de plusieurs dizaines de milliards [ de dollars ] ses investissements dans les énergies fossiles ».
Shell, pour sa part, dit être en conformité avec les accords internationaux portant sur l'action climatique. Des traités qui pourraient évoluer avec la COP26, en novembre prochain.
Source : CNBC