Des scientifiques développent un matériau réduisant les émissions de CO2 issues du pétrole

Benoît Théry
Publié le 13 février 2020 à 10h37
raffinerie pétrole
Raffinerie © Shutterstock.com

Les scientifiques mettent régulièrement au point des solutions pour aider à réduire les émissions de CO2. En décembre dernier, nous évoquions le nouvel outil de captation du dioxyde de carbone mis au point par le célèbre MIT. Cette fois, ce sont des chercheurs de l'université de Sydney qui ont développé un matériau capable de réduire le CO2 émis par le secteur pétrolier.

L'institut en attend une réduction de 28 %, au maximum, des émissions réalisées lors du raffinage du pétrole brut.


Matériau acide

Ce catalyseur à base de silice-alumine présenterait l'acidité la plus élevée jamais observée jusqu'à présent dans un matériau de ce genre. Cette « acidité de Brønsted » est primordiale : elle mesure la capacité d'une espèce chimique à transmettre un ou plusieurs protons, une propriété de plus en plus utilisée dans l'industrie. Elle est utile pour la captation ou le traitement du CO2, mais aussi dans des secteurs comme la conversion de biomasse ou la purification de l'eau. Ainsi, un matériau présentant une acidité élevée possède un potentiel important dans la lutte contre les émissions de dioxyde de carbone.

Le professeur Huang, de la faculté d'ingénierie et du Nano Institut de Sydney a déclaré que « ce nouveau catalyseur peut réduire considérablement la quantité de CO2 émise par les raffineries de pétrole, ce qui a le potentiel de rendre l'industrie des combustibles fossiles beaucoup plus verte et plus propre ».


Pour un pétrole plus propre

Pour l'enseignant, l'objectif est de ne pas dépendre des sources d'énergies renouvelables, mais plutôt d'améliorer les industries polluantes pour les rendre plus propres. Selon lui, « les énergies renouvelables sont importantes pour parvenir à un approvisionnement énergétique plus durable. Mais la réalité est que nous dépendrons toujours des combustibles fossiles dans un avenir proche. Par conséquent, nous devons faire tout notre possible pour rendre cette industrie plus efficace et réduire son empreinte carbone pendant que nous passons aux sources d'énergie renouvelables ».

Il ajoute : « Ce nouveau catalyseur offre des perspectives intéressantes. S'il était adopté par l'ensemble de l'industrie des raffineries de pétrole, nous pourrions observer une réduction de plus de 20 % des émissions de CO2 pendant le processus de raffinage du pétrole. Cela correspond à la consommation en pétrole brut de l'Australie, à plus de deux millions de barils par jour ». D'après Phys.org, les raffineries de pétrole constituent l'une des plus importantes sources de CO2 du secteur industriel avec les centrales électriques.

Le matériau pourrait également servir au développement de l'industrie de la biomasse : selon le professeur, il incite à considérer des éléments tels que les algues comme « faisant partie des solutions énergétiques durables ». Les chercheurs travaillent désormais à rendre possible la production de ce matériau à une échelle industrielle.

Source : Phys.org
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Commentaires (4)
toug19

Cet article est intéressant car il montre qu’en plus des rejets énormes des voitures thermiques (75 kg pour 1000 km environ), le pétrole arrive déjà très sale à la station service. Et ils essaient de rendre le pétrole plus propre. Ok, il faut le faire mais le pétrole sera toujours et encore une énergie sale.
La voiture électrique n’est peut être pas une solution miracle pour notre soif d’énergie, mais à coté de l’économie du pétrole…

alaindu57

j’avais a une epoque lu que pour qu’un litre d’essence arrive a la station, il a fallut depenser tout autant d’energie pour l’y emmener

entre l’extraction, la transformation, le transport (du petrole brut vers la rafinerie mais aussi d’essence finis vers la station)

Il est evident que juste rendre les voitures plus propres c’est s’attaquer de ce fait uniquement a la moitié du probleme…

Le gros soucis est surtout que l’ont utilise mal la voiture…

entre celui qui allume son vehicule pour aller a la boulangerie 100m plus loin
entre celui qui laisse chauffer 15 min sa voiture a vide simplement pour être au chaud en hivers
entre celui qui roule quasi a vide (ya 5 places dans une voiture, rouler seul est une aberation)
entre celui qui peut aller au travail en velo ou en transport en communs et qui prefere le luxe d’aller avec sa voiture
entre celui qui a le pied trop lourd et qui surconsomme car il doit freiner comme un ane tous les 20 m…
entre celui qui a un gros moteur pour au final rouler en ville
entre celui qui a un SUV alors qu’une citadine lui suffirai

Sans oublier les constructeurs qui se font ENFIN prendre la main dans le sac lorsqu’ils trichent (des VW reputé propre alors que lorsqu’elles roulent on est asphixié par un epais nuage noir…)

Mais doucement on va dans le bon sens, seul soucis => c’est trop doucement ^^

rexxie

Au lieu de faire des pieds et des mains pour réduire un peu les dégâts du pétrole, ne serait-ce pas plus simple, plus propre et vachement plus productif de CESSER DE BRÛLER CES MAUDITS HYDROCARBURES?!?

mcbenny

Ce qui est très précisément le cas des australiens !
Voitures types SUV et 4x4 en quantités énormes, moteurs 3 litres et plus hyper courants, boites automatiques, climatisation systématique. Le seul aspect limitant serait la vitesse, globalement limitée à 110 sur autoroute, et souvent 70 ou 80 sur routes. Vitesses qu’ils respectent tellemt qu’ils passent leur temps à freiner ! Dans une descente, à 80km/h, tout le monde a le pied sur le frein en permanence.

Sinon ces recherches sont aussi complêtement dans l’esprit australien : ne pas chercher de nouvelles options, juste tenter d’améliorer l’existant. Ca me fait penser à quelqu’un qui travaille à l’amélioration de la tenue de route de sa voiture lancée à vive allure contre un mur, au lieu de travailler sur la direction pour éviter le mur.
On aura juste un accident plus cool.

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