Les scientifiques mettent régulièrement au point des solutions pour aider à réduire les émissions de CO2. En décembre dernier, nous évoquions le nouvel outil de captation du dioxyde de carbone mis au point par le célèbre MIT. Cette fois, ce sont des chercheurs de l'université de Sydney qui ont développé un matériau capable de réduire le CO2 émis par le secteur pétrolier.
L'institut en attend une réduction de 28 %, au maximum, des émissions réalisées lors du raffinage du pétrole brut.
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Matériau acide
Ce catalyseur à base de silice-alumine présenterait l'acidité la plus élevée jamais observée jusqu'à présent dans un matériau de ce genre. Cette « acidité de Brønsted » est primordiale : elle mesure la capacité d'une espèce chimique à transmettre un ou plusieurs protons, une propriété de plus en plus utilisée dans l'industrie. Elle est utile pour la captation ou le traitement du CO2, mais aussi dans des secteurs comme la conversion de biomasse ou la purification de l'eau. Ainsi, un matériau présentant une acidité élevée possède un potentiel important dans la lutte contre les émissions de dioxyde de carbone.Le professeur Huang, de la faculté d'ingénierie et du Nano Institut de Sydney a déclaré que « ce nouveau catalyseur peut réduire considérablement la quantité de CO2 émise par les raffineries de pétrole, ce qui a le potentiel de rendre l'industrie des combustibles fossiles beaucoup plus verte et plus propre ».
Pour un pétrole plus propre
Pour l'enseignant, l'objectif est de ne pas dépendre des sources d'énergies renouvelables, mais plutôt d'améliorer les industries polluantes pour les rendre plus propres. Selon lui, « les énergies renouvelables sont importantes pour parvenir à un approvisionnement énergétique plus durable. Mais la réalité est que nous dépendrons toujours des combustibles fossiles dans un avenir proche. Par conséquent, nous devons faire tout notre possible pour rendre cette industrie plus efficace et réduire son empreinte carbone pendant que nous passons aux sources d'énergie renouvelables ».Il ajoute : « Ce nouveau catalyseur offre des perspectives intéressantes. S'il était adopté par l'ensemble de l'industrie des raffineries de pétrole, nous pourrions observer une réduction de plus de 20 % des émissions de CO2 pendant le processus de raffinage du pétrole. Cela correspond à la consommation en pétrole brut de l'Australie, à plus de deux millions de barils par jour ». D'après Phys.org, les raffineries de pétrole constituent l'une des plus importantes sources de CO2 du secteur industriel avec les centrales électriques.
Le matériau pourrait également servir au développement de l'industrie de la biomasse : selon le professeur, il incite à considérer des éléments tels que les algues comme « faisant partie des solutions énergétiques durables ». Les chercheurs travaillent désormais à rendre possible la production de ce matériau à une échelle industrielle.
Source : Phys.org