Coronavirus : la pollution atmosphérique largement en baisse en Chine

Mathilde Rochefort
Publié le 02 mars 2020 à 14h15
Pollution Chine

Désormais identifié dans 66 pays et ayant entraîné l'annulation d'événements tels que le MWC et la GDC, le COVID-19 a également des effets insoupçonnés. Dans la région de Wuhan en Chine, les émissions de gaz à effet de serre ont par exemple grandement baissé.

Les scientifiques sont parvenus à cette conclusion en analysant des données récoltées par les satellites Aura de la NASA et Sentinel-5 de l'ESA.

Une baisse qui coïncide avec la quarantaine

Depuis décembre 2019, le coronavirus s'est rapidement propagé en Chine. La ville de Wuhan, foyer de l'épidémie, a été placée en quarantaine près d'un mois plus tard, le 23 janvier dernier. Selon les données des chercheurs, cette date correspond à une forte baisse des émissions de dioxyde d'azote (NO₂) dans la région. Il s'agit d'un puissant polluant qui s'échappe notamment des centrales électriques, des véhicules à moteur et des installations industrielles.

« C'est la première fois que je constate une baisse aussi spectaculaire sur une zone aussi large pour un événement spécifique », a déclaré Fei Liu, chercheur au Goddard Space Flight Center de la NASA.

pollution chine
© Joshua Stevens/Copernicus Sentinel 5P/ESA

Par ailleurs, une étude récemment publiée sur le site britannique Carbon Brief expliquait que les émissions de CO₂ avaient baissé d'un quart suite à l'expansion du COVID-19 en Chine.


D'autres facteurs à prendre en compte

Cette réduction est aussi liée aux célébrations du Nouvel An chinois : chaque année, les scientifiques notent en effet une baisse des émissions à cette période. En revanche, 2020 n'a pas encore connu de rebond, c'est-à-dire de reprise des émissions de gaz à effet de serre, comme c'est habituellement le cas après la fin des festivités. Comme vous pouvez le voir sur ces graphiques, la différence est notable sur les même périodes - du 10 au 25 février - entre 2019 et 2020 :

pollution wuhan
© Joshua Stevens/Copernicus Sentinel 5P/ESA

Afin de mesurer l'impact réel du coronavirus sur ce phénomène, les chercheurs de la NASA ont comparé les données correspondant aux émissions de NO₂ dans la zone en 2020 avec celles récoltées de 2005 à 2019 : cette année, elles sont entre 10 et 30 % moins importantes.

Malgré ces chiffres, des grandes villes du pays restent fortement polluées. À Pékin par exemple, à la mi-février, la pollution de l'air était dix fois supérieure aux niveaux recommandés par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

Source : Earth Observatory
Mathilde Rochefort
Par Mathilde Rochefort

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Commentaires (10)
Sinic

J’imagine que l’impact sur les émissions annuelles restera marginal, mais au moins, pendant quelques jours, les Chinois auront respiré un air moins nocif.

pepito62

Tous en quarantaine pour sauver le monde hihihi

GRITI

Cela dépendra de la durée de l’épidémie…

aladin_78

Il ne fallait pas être grand devin pour savoir que la pollution atmosphérique allait diminuer avec la baisse de l’activité économique. lol.
Et il ne faut pas être grand devin non plus que c’est un bien pour la planète.

Tous les commerçants et industriels qui réclament des compensations pour perte de chiffres d’affaires peuvent aller se rhabiller, car c’est ainsi que ca se passe dans un monde capitaliste liberal.

cirdan

Par contre, il faut craindre que pour rattraper le retard dû au virus, la pollution soit encore pire qu’avant quand l’activité économique aura repris.

fromage

Petite correction: Le NO2 n’est pas (du tout) un gaz à effet de serre … (je suppose que l’auteur de l’article a confondu avec N2O, l’erreur n’est pas dans la source).

Kahn-San

c’est pas l’air de la montagne non plus, ça reste très mauvais … juste un peu moins que d’habitude
-> https://aqicn.org/here/fr/

kroman

Le virus sauve des vies :upside_down_face:
Selon plusieurs sources il y a environ 1 million de morts par an en Chine à cause de la pollution atmosphérique. Le virus a fait baisser la pollution de 25% tout en ayant fait moins de 3000 morts en Chine…

Kahn-San

comme pour un vaccin il faut voir le bénéfice/risque pour juger de l’efficacité :wink:

Guillaume1972

Exact, lorsque Covid-19 sera derrière nous.

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