Désormais identifié dans 66 pays et ayant entraîné l'annulation d'événements tels que le MWC et la GDC, le COVID-19 a également des effets insoupçonnés. Dans la région de Wuhan en Chine, les émissions de gaz à effet de serre ont par exemple grandement baissé.
Les scientifiques sont parvenus à cette conclusion en analysant des données récoltées par les satellites Aura de la NASA et Sentinel-5 de l'ESA.
Une baisse qui coïncide avec la quarantaine
Depuis décembre 2019, le coronavirus s'est rapidement propagé en Chine. La ville de Wuhan, foyer de l'épidémie, a été placée en quarantaine près d'un mois plus tard, le 23 janvier dernier. Selon les données des chercheurs, cette date correspond à une forte baisse des émissions de dioxyde d'azote (NO₂) dans la région. Il s'agit d'un puissant polluant qui s'échappe notamment des centrales électriques, des véhicules à moteur et des installations industrielles.« C'est la première fois que je constate une baisse aussi spectaculaire sur une zone aussi large pour un événement spécifique », a déclaré Fei Liu, chercheur au Goddard Space Flight Center de la NASA.
Par ailleurs, une étude récemment publiée sur le site britannique Carbon Brief expliquait que les émissions de CO₂ avaient baissé d'un quart suite à l'expansion du COVID-19 en Chine.
D'autres facteurs à prendre en compte
Cette réduction est aussi liée aux célébrations du Nouvel An chinois : chaque année, les scientifiques notent en effet une baisse des émissions à cette période. En revanche, 2020 n'a pas encore connu de rebond, c'est-à-dire de reprise des émissions de gaz à effet de serre, comme c'est habituellement le cas après la fin des festivités. Comme vous pouvez le voir sur ces graphiques, la différence est notable sur les même périodes - du 10 au 25 février - entre 2019 et 2020 :Afin de mesurer l'impact réel du coronavirus sur ce phénomène, les chercheurs de la NASA ont comparé les données correspondant aux émissions de NO₂ dans la zone en 2020 avec celles récoltées de 2005 à 2019 : cette année, elles sont entre 10 et 30 % moins importantes.
Malgré ces chiffres, des grandes villes du pays restent fortement polluées. À Pékin par exemple, à la mi-février, la pollution de l'air était dix fois supérieure aux niveaux recommandés par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Source : Earth Observatory