Tous les joueurs de Zelda connaissent bien l'événement nommé « lune de sang » dans le jeu. Ce moment inquiétant intervient lors de certaines nuits au cours desquelles la princesse Zelda vous demande de surveiller vos arrières. S'il sert l'histoire du jeu efficacement, cet événement revêt également une autre utilité.
Apparue d'abord dans Zelda: Breath of the Wild, et ensuite dans son successeur, Tears of the Kingdom, la lune de sang est toujours un moment de gameplay réussi. Des nuages écarlates qui assombrissent le ciel, une lune rouge flamboyante et des monstres tués qui réapparaissent sous forme squelettique. Derrière ces passages plutôt esthétiques se cache en réalité une fonctionnalité très bien pensée, qui évite à la Nintendo Switch de planter.
Une mécanique créative pour sauver la Switch
Il ne faut pas le nier, la Switch vieillit, et le simple fait que des jeux comme Breath of the Wild ou Tears of the Kingdom tournent dessus tient presque du miracle (même si ce dernier a connu un lancement assez cahoteux d'un point de vue technique). En open world démesurés, ils sont malgré tout très bien optimisés pour la console, grâce à des concessions techniques nécessairement entreprises par Nintendo. Parmi ces concessions, nous pouvons citer un aliasing assez tenace, un phénomène de clipping très visible à certains endroits de la carte et des textures pas toujours folichonnes. La lune de sang est une autre de ces concessions, et cela a été découvert par un joueur expert du jeu, MiztrSage, très présent sur le subreddit Hyrule Engineering.
Une lune de sang se déclenche toutes les 168 minutes de jeu (soit environ une semaine virtuelle dans le jeu), et elle est en fait un mécanisme de rafraîchissement de la mémoire du jeu. Elle permet de maintenir les performances de celui-ci en évitant que la console soit surchargée. Cette fonctionnalité très habile a été conçue par les développeurs pour empêcher l'accumulation de données, qui finiraient par nuire aux performances du jeu, voire par faire crasher la console. Très malin de la part de Nintendo !
Déclencher une lune de sang : c'est possible !
Comme toute limite technique, il y a toujours des joueurs acharnés pour aller la titiller. En effet, il est tout à fait possible de déclencher volontairement le phénomène de lune de sang avant qu'il n'intervienne naturellement. Celui-ci est surnommé « panic moon » par les joueurs, et il suffit pour cela de sursolliciter la console. Une technique serait très efficace pour cela : tirer plusieurs fois avec un arc de Lynel (qui tire donc trois flèches en même temps au lieu d'une seule) armé de flèches combinées à une opale sur un mur de pierre cassable. À chaque flèche tirée sur le mur, un effet d'éclaboussures est modélisé, ce qui surcharge très rapidement la Switch. Pour que le jeu ne plante pas, la séquence de lune de sang se déclenche alors.
Même si les joueurs ont fini par découvrir le pot aux roses, il faut saluer Nintendo pour avoir pensé à cacher ce mécanisme de protection de manière très naturelle. D'un point de vue du jeu, c'est un défi, puisque le joueur doit se défendre contre des ribambelles de monstres (c'est rigolo !), et d'un point de vue technique, cela évite à la Switch de se transformer en grille-pain ! C'est habilement pensé et exécuté parfaitement.
Source : Polygon