Unravel fut sans conteste l'une des meilleures surprises de l'E3 : non seulement le jeu offre un univers original et un héros attachant, mais en plus il est édité par Electronic Arts, qui n'a pas l'habitude de proposer ce genre de titres issus d'un développeur indépendant. Car le studio suédois à l'origine d'Unravel, Coldwood, est loin d'être un débutant avec déjà 8 jeux à son actif. Mais il aura fallu qu'EA s'intéresse à son dernier né pour que tous les projecteurs se tournent vers lui.
A l'origine d'Unravel, on trouve Martin Sahlin, directeur créatif dont l'inventivité n'a d'égale qu'une timidité mise à l'épreuve par la médiatisation du jeu. Depuis l'E3, il répète inlassablement à qui veut l'entendre qu'il a imaginé Yarni, le héros du jeu, alors qu'il était en randonnée dans les bois. Pour le matérialiser immédiatement, il a utilisé ce qu'il avait sous la main, à savoir de la laine rouge. Il a ensuite pris des photos en pleine nature avec ce petit personnage, qui n'a pas changé un iota dans sa version pixelisée.
Filez la laiiiine...
La version jouable proposée à la presse lors de la Gamescom permettait de s'essayer aux premiers niveaux du jeu. En guise d'introduction, on découvre que Yarni est né d'une pelote de laine perdue par une grand-mère. Le personnage part rapidement à la découverte d'un monde qui lui est inconnu, à savoir l'extérieur, où la nature offre un beau spectacle, mais également de grandes menaces. Un filet d'eau qui s'écoule ou une branche qui bascule ne sont pas de gros dangers pour les humains, mais pour un petit être composé de laine, c'est une toute autre histoire.Ce qui frappe d'emblée, c'est l'univers presque photoréaliste dans lequel évolue Yarni. La nature est clairement le second personnage du jeu, et son humeur changeante influence la progression. Le joueur doit souvent réfléchir à la manière de continuer à avancer, dans un gameplay qui cherche à réinventer le jeu de plateformes classique. L'utilisation de la laine est, dans cette optique, primordiale : elle permet à Yarni d'escalader des objets, d'en tirer d'autres vers lui, de se balancer ou encore de descendre en rappel. Mais ce lien continuel avec l'environnement peut aussi être un frein à la progression quand la laine vient à manquer : il faut alors chercher de quoi rallonger le fil pour continuer à avancer.
Poétique et intelligent
Dans le déluge de jeux violents et bruyants qui pullulent en permanence dans les catalogues d'éditeurs comme EA, Unravel est un vrai bol d'air frais. Poétique, intelligent, attachant, avec un petit écolo assumé, le titre de Coldwood parle à tous les publics, et s'avère plus facile à approcher par les jeunes joueurs qu'un Journey, par exemple. Il est également certain que le jeu n'a pas encore dévoilé tous ses secrets, et c'est tant mieux.Unravel sera proposé sur PS4, Xbox One et PC en dématérialisé dans le courant du premier trimestre 2016.