Une étude prouve que les jeux vidéo violents ne rendent pas violent

Paolo GAROSCIO
Publié le 16 mars 2018 à 15h30
C'est un peu la mode depuis quelques années : lorsqu'un jeune fait un acte d'une violence extrême, en particulier une tuerie de masse comme il en arrive malheureusement régulièrement aux Etats-Unis, les médias et les autorités pointent du doigt le fait qu'il « jouait aux jeux vidéo », et notamment à des jeux dits « violents » tels que GTA. La communauté des joueurs s'indigne à chaque fois... et elle a raison.

Une nouvelle étude réalisée par l'Institut Max Planck pour le Développement Humain et la Clinique Universitaire d'Hambourg-Eppendorf semble prouver que les jeux vidéo ne rendent pas plus violent.

Pas de changement significatif sur le long terme

Simone Kuhn, auteure principale de l'étude, et son équipe ont décidé de prendre le problème de la relation supposée entre les jeux vidéo et la violence d'une manière un peu différente. Alors que la majorité des études cherche à établir si une personne est plus violente juste après une session de jeux, Simone Kuhn a essayé de voir s'il y avait un changement de comportement sur le long terme, pas uniquement lorsque le joueur vient de vivre un pic d'adrénaline.

Pour ce faire, elle a demandé à 90 adultes de jouer à des jeux vidéo tous les jours pendant au moins 30 minutes pendant 8 semaines. Une partie des participants a joué à Grand Theft Auto V, connu pour sa violence gratuite, une autre aux Sims 3 et les restants ont fait office de groupe témoin, puisqu'ils n'ont joué à aucun jeu.

Les chercheurs signalent en outre qu'aucune des personnes n'avait joué à GTA ou aux Sims auparavant, toutes versions confondues. Les personnes choisies avaient entre 18 et 45 ans, afin de vérifier s'il y a une différence d'impact entre les jeunes adultes et les adultes plus âgés.

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3 personnes seulement ont changé de comportement

Pour les chercheurs, dont les résultats ont été publiés le 13 mars 2018 dans la revue Molecular Psychology, les simples probabilités donnaient comme résultat qu'une dizaine de personnes aurait dû changer de comportement. C'était donc le résultat minimum auquel ils s'attendaient.

Tous les participants ont donc été soumis à un questionnaire comprenant 52 questions dûment choisies (portant sur la violence physique, le racisme, la violence sexuelle...) avant et après la période de jeu intensif. Au total, les chercheurs de l'équipe de Simone Kuhn ont réalisé 208 comparaisons différentes, autant entre les groupes qu'au sein des groupes eux-mêmes, et le résultat a été sans appel.

Des près de 200 personnes étudiées, seulement 3 ont effectivement changé d'attitude, un changement identifié avec une certitude de plus de 95 %. De quoi faire conclure aux chercheurs que « les jeux vidéo violents n'influencent pas négativement » le comportement.

Petit corollaire, toutefois, qui ne va pas faire plaisir aux joueurs : les chercheurs de l'équipe de Simone Kuhn n'ont pas identifié non plus d'influence positive des jeux vidéo sur les personnes... Malgré la croyance selon laquelle jouer aux jeux vidéo pourrait améliorer les réflexes, le fait d'être multi-tâches ou la résolution des problèmes.

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