Indiescovery, c'est votre rendez-vous avec le jeu vidéo indépendant. Une chronique libre rédigée avec passion chaque semaine... et aujourd'hui, un petit hors-série afin de revenir sur nos coups de cœur de l'année échue.
Avant propos
Où l'on fait le bilan, calmementAvant d'attaquer ce récapitulatif, causons un peu de la démarche derrière ce rendez-vous qu'est Indiescovery.
Comme je l'avais précisé lors de mon premier papier, cette « chronique » a pour but de parler de jeux vidéo indépendants et, pour ce faire, Clubic a été suffisamment gentil pour me laisser carte blanche. Comprenez par là que je ne subis aucune pression d'aucune sorte. Je parle des jeux qui me plaisent, de la manière qu'il me plaît de le faire. Les seules contraintes relatives à cet exercice étant de parler de titres relativement récents, d'y jouer en temps limité (mes fameuses 2h12) et de livrer un papelard le plus éloigné possible d'un test froid et clinique.
« Le but n'est pas en effet ici de réaliser une critique »
Le but n'est pas en effet ici de réaliser une critique, pas plus que de juger les jeux auxquels je joue, mais bien d'en parler avec un biais différent, plus « organique », en me basant sur mon ressenti plus qu'autre chose. Un exercice loin d'être simple au final, lorsque l'on a testé des jeux pendant pas loin d'une décennie pour divers médias, mais qui se révèle hautement jouissif une fois que l'on a pris le pli, ce que je pense avoir fait au fil de mes papiers. Et si au passage j'ai pu donner à certains d'entre vous l'envie d'aller jeter un œil au jeu dont je parle, j'estimerais pour ma part avoir accompli mon devoir.
Car le monde du jeu indépendant est un monde formidable, qui regorge d'expériences ludiques, certaines incroyables, d'autres moins réussies, mais toujours intéressantes dans la mesure où elles traduisent une vision, une envie, ou un propos qui tient à cœur à son auteur.
Toutefois, au vu du nombre de jeux qui sortent chaque semaine sur les différentes plateformes de distribution, il est parfois difficile de s'y retrouver, et c'est pourquoi nous sommes là, essayant à notre petite échelle de vous faire découvrir les jeux qui nous ont touchés, qui m'ont touché. Et vu que je ne suis pas un garçon fermé, pas plus qu'omniscient, je vous invite fortement à me faire part des jeux qui vous ont tapé dans l'œil et à côté desquels je serais passé. Et n'hésitez pas non plus à venir me causer dans les commentaires, que ce soit pour me demander des précisions, ou bien me rabrouer. Du moment que la critique est constructive, cela ne me pose aucun problème.
Allez, trêve de bavardages, place à notre petit récapitulatif des jeux traités en 2018.
Deliver Us the Moon
par KeokeN Interactive (2018)Parce qu'il fallait bien commencer quelque part, et que le développeur avait été suffisamment sympa pour nous envoyer une clef afin que nous puissions y jouer, c'est Deliver Us the Moon qui a eu l'insigne honneur d'ouvrir le bal de l'Indiescovery.
Jeu narratif oscillant entre première et troisième personne, ce titre nous conte l'histoire d'une Terre privée d'énergie, au bord de l'extinction, et la quête de notre personnage jusque sur la Lune pour tenter de sauver notre belle planète. Une quête qui nous permettra de découvrir qu'il s'en est passé de drôles, sur notre satellite, au fil des documents et autres enregistrements qu'il sera possible de découvrir au gré de notre exploration.
Simulateur de promenade (ce n'est pas un gros mot) agrémenté de petites énigmes à résoudre, Deliver Us the Moon est une expérience narrative relativement courte, mais extrêmement sympathique, servie par une écriture maîtrisée et des séquences de jeu fort sympathiques. Pour y être revenu après la fin de l'écriture de mon papier, je dois dire que la fin du jeu m'a laissé... sur ma faim (justement). Néanmoins, les développeurs ont indiqué qu'ils allaient prochainement sortir une suite (gratuite pour les possesseurs du jeu), permettant de découvrir les tenants et aboutissants de cette histoire, ainsi que le sort de la Terre.
Pour en savoir plus sur Deliver Us the Moon, c'est par ici
Exapunks
par Zachtronics (2018)De retour en deuxième semaine, je me suis frotté à Exapunks, puzzle game issu de l'esprit malade de Zachary Barth, un développeur indépendant spécialisé dans les jeux retors et les mécaniques bien huilées.
J'en avais déjà parlé à ce moment-là, mais jetez un œil aux vidéos de son précédent jeu, Opus Magnum, et vous verrez tout de suite de quoi je veux parler. Habitué aux puzzles game, et me considérant plutôt comme plutôt habile à l'exercice, c'est la fleur au fusil que je me suis attaqué à mes deux heures douze de gameplay. Une fois ce délai écoulé, le constat fut amer : j'étais plutôt nul, en fait...
En 132 minutes, je n'avais eu le temps de terminer que les deux missions suivant le tutoriel, et ce, après m'être mis le cerveau au court-bouillon. Car Exapunks est un titre difficile, qui fait appel à un type de logique bien particulier, qui semble me faire partiellement défaut. Mais si le jeu m'a maltraité, je ne l'en ai pas moins aimé pour autant, car comme chacune des productions de Zachtronics, Exapunks est une petite merveille, qui fonctionne à la perfection, qui n'est pas injuste avec celui qui y joue et qui saura, avec le temps, se laisser apprivoiser pour révéler des trésors.
Envie de savoir pourquoi Exapunk m'a traumatisé ? Hop, hop, hop, rendez-vous ici.
Stardew Valley
par ConcernedApe (2016)Bon, d'accord, pour ce troisième Indiescovery, j'ai un peu triché, car Stardew Valley n'est pas ce que l'on peut appeler un jeu récent. Néanmoins, cela faisait une paye que je voulais m'y essayer et je n'avais pas grand-chose d'autre à me mettre sous la dent, cette semaine-là.
Simulateur de vie dans la grande lignée des Harvest Moon, Stardew Valley propose une expérience extrêmement intéressante et différente de son modèle. S'il conserve les prémices du retour aux sources impliquant la gestion au quotidien d'une ferme, il ajoute çà et là de petites touches de gameplay fort intéressantes et porte surtout un sous-texte profond, et un propos touchant à bien des égards.
Extrêmement reposant, Stardew Valley est un titre qui vous permettra de vous évader quelques heures à chaque fois que vous y jouerez, vous donnant l'occasion de vivre une vie simple, illusoire et virtuelle certes, mais reposante. Et c'est sans doute ce qui m'a le plus plu lorsque j'ai pu m'y essayer.
Parce qu'il faut parfois retourner d'ou l'on vient, Stardew Valley c'est par là.
Gris
par Nomada Studio (2018)Ah, GRIS ! Vous ne le savez sans doute pas, parce que l'on ne se connait pas très bien, mais chaque année, je joue à de nombreux jeux, essentiellement dans le cadre de mon travail (dur, n'est-ce pas ?). Et bien sachez que Gris est sans doute la plus belle expérience qu'il m'ait été donné de vivre pour l'année 2018 (en jeu vidéo j'entends).
Jeu de plateforme légère, laissant apparaître en filigrane un propos très touchant, ce titre regorge de passages incroyables, portés par une direction artistique hallucinante de beauté et une bande-son qui n'a rien à lui envier (et qui vient chatouiller mes oreilles à l'heure où j'écris ces lignes).
Très franchement, et même si j'ai apprécié jouer à chacun des jeux traités dans cette chronique, je dois bien avouer que si je devais ne vous conseiller qu'un jeu, ce serait indéniablement Gris. Franchement, c'est avec la plus grande vigueur que je vous incite à découvrir ce petit jeu qui, pour moi, a tout d'un grand. En plus, c'est sans doute le papelard dont je suis le plus fier depuis bien des années (même si vous vous en foutez sans doute).
Pour découvrir l'une des plus belles expériences de l'année passée, c'est juste ici.
Iris.Fall
par Next Studio (2018)Pour terminer l'année, je me suis attaqué à Iris.Fall, un jeu d'énigme basé sur l'ombre et la lumière, qui n'est pas sans évoquer l'imaginaire onirique d'un Tim Burton. Créé par un développeur chinois, ce titre est intéressant à bien des égards. Car s'il ne révolutionne pas le genre en proposant des mécaniques et une histoire que l'on aura déjà pu voir ailleurs, son intérêt réside dans la digestion de ces codes par un développeur relativement récent sur le marché du jeu vidéo, surtout indépendant.
Bien plus que pour son aspect ludique, Iris.Fall est un jeu intéressant en tant qu'objet. Il nous permet de jeter un œil sur un marché émergent, qui commence par intégrer ce qui se fait déjà, et ne manquera pas d'accoucher dans les temps qui viennent de titres spécifiques, inédits, qui traduiront et intégreront, à leur manière, les codes du pays dont ils sont issus.
Cette diversité des formes, comme du fond, fait que le jeu indépendant est un monde qui ne manque pas d'intérêt, qui ne lasse jamais et dont il est important de parler le plus souvent possible.
Un autre regard sur le jeu indé : Iris.Fall et ses jeux d'ombres sont par là.