Régions, entreprises, métiers... L'Observatoire de l'emploi du jeu vidéo pour l'année 2018 fait état de certaines évolutions et de la bonne santé du secteur.
L'Observatoire de l'emploi du jeu vidéo, publié ce mois d'avril pour l'année 2018, nous permet d'avoir une large vision du marché en France. L'étude, fruit d'une collaboration entre l'Afjv (Agence française pour le jeu vidéo), Gaming Campus et Les Echos Start, se base sur la quasi-totalité des offres d'emploi et de stage porposés par l'industrie du jeu vidéo en France pour l'année 2018, soit 1 931 offres proposées en CDD, CDI, stage et alternance.
La région Île-de-France, terre d'accueil du jeu vidéo
Sur les 572 entreprises de jeux vidéo en France, 290 (51 %) se concentrent en Île-de-France. La région Auvergne-Rhône-Alpes est deuxième, mais bien plus loin, avec 72 sociétés (13 %), devant la région Occitanie et ses 49 entreprises (9 %), la Nouvelle-Aquitaine (35 sociétés, 6 %) et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (31 firmes, 5 %).Ces chiffres sont-ils reportés sur la concentration locale des offres d'emploi ? À quelques pourcents près, oui. Sur les 1 931 annonces recensées en 2018 dans l'Hexagone, la région Île-de-France en totalise 60 %, avec 1 152 offres. Une nouvelle fois, c'est la région Auvergne-Rhône-Alpes qui fait office de dauphine, avec 16 % des annonces pour quelque 302 offres.
Si l'écart entre la région francilienne et les autres est très important, il tend à se réduire depuis maintenant quatre ans. L'étude nous montre que depuis 2015, l'Île-de-France a perdu 12 % des annonces postées, ce qui bénéficie à des régions comme l'Auvergne-Rhône-Alpes et la Nouvelle-Aquitaine.
Progression de la répartition des offres d'emploi par région depuis 2015 (Source : AFJV - Gaming Campus 2019)
Si les offres sont réelles, les CV peuvent manquer à l'appel
Les développeurs (618 offres en 2018, 32 % au total) et les infographistes (555 offres, 29 %) se tirent la bourre en ce qui concerne les talents les plus recherchés dans l'industrie du jeu vidéo. Les chiffres officieux, eux, auraient même tendance à donner l'avantage aux infographistes, dont le recrutement s'opère davantage par réseau plutôt que via un processus classique d'embauche.Les métiers liés à la conception (scénariste, game designer, etc) concentrent 9 % des offres recensées (172 au total), juste devant les métiers du commerce et du marketing (170 offres).
Face au nombre croissant d'annonces postées depuis 2015 (+37 %), la demande par catégorie de métier demeure stable, ce qui permet à l'une d'entre elles en particulier de se dégager. Il s'agit du data management, catégorie absente encore en 2016 mais qui représente désormais 1 % des offres. Cette compétence fait appel à de multiples secteurs comme le marketing, la statistique, mais aussi la programmation. Elle englobe les métiers de data manager, data scientist, data analyst, tracking data analyst... Bref, vous l'aurez compris, elle témoigne de la percée et de la considération par les professionnels de la data ces dernières années, ce qui entraîne la création de nouveaux métiers.
Ubisoft, symbole français du jeu vidéo
Si l'industrie française du jeu vidéo compte quelque 572 entreprises enregistrées à la fin du mois de mars 2019, il apparaît qu'Ubisoft occupe une large partie des offres d'emploi publiées en 2018, avec 119 annonces rien qu'en Île-de-France. Sa filiale Ivory Tower, développeur de The Crew 2, a posté 58 annonces en Auvergne-Rhône-Alpes l'an dernier, soit plus que sa maison-mère sur la région.
Si l'industrie française du jeu vidéo compte quelque 572 entreprises enregistrées à la fin du mois de mars 2019, il apparaît qu'Ubisoft occupe une large partie des offres d'emploi publiées en 2018, avec 119 annonces rien qu'en Île-de-France. Sa filiale Ivory Tower, développeur de The Crew 2, a posté 58 annonces en Auvergne-Rhône-Alpes l'an dernier, soit plus que sa maison-mère sur la région.
Le CDI, premier contrat proposé... surtout en Île-de-France
Notons enfin que s'il n'est pas roi, le contrat à durée indéterminée (CDI) reste une priorité dans l'industrie du jeu vidéo, avec 760 offres en 2018 (39 %), portées notamment par l'importance des développeurs. Suivent les stages (565 offres, 39 %), le CDD (502 offres, 26 %) avec une très forte demande au niveau des infographistes, puis les freelance (75 offres) et l'alternance.Le CDI concentre davantage d'offres en 2018 (39 %) que les années précédentes (31 % en 2017, 33 % en 2016) tandis que les CDD sont davantage privilégiés dans d'autres régions que l'Île-de-France, où le CDI reste le premier type de contrat signé.