Selon une étude, les joueurs pro subissent le même stress que les sportifs de haut niveau

Benjamin Cabiron
Publié le 24 novembre 2019 à 15h45
E-sport

De quoi relancer les comparaisons entre l'e-sport et le sport. Pour ces athlètes de haut niveau, le stress serait donc similaire. Cela comprend divers sentiments comme la peur de l'échec, les diverses tensions, l'anxiété liée aux performances ou d'autres pressions psychologiques.

À l'heure où l'e-sport et les compétitions qui en découlent se développent de plus en plus à travers le globe, cette étude réalisée sur sept joueurs professionnels de Counter Strike: Global Offensive pourrait marquer un tournant dans la considération de ces compétiteurs de profession.

Un domaine de recherche relativement nouveau

Cette nouvelle étude psychologique a été publiée dans l'International Journal of Gaming and Computer-Mediated Simulations. En se basant sur le profil de sept joueurs pro, les chercheurs ont pu concentrer leur effort sur l'analyse mentale de l'e-sport, ce qui en fait la première étude de ce genre.

L'objectif était de mieux comprendre le stress auquel étaient soumis les joueurs professionnels sur la scène compétitive. Également, il s'agissait de cibler les moyens d'adaptation que les joueurs utilisent pour le surmonter au quotidien. Le choix de Counter Strike: Global Offensive (CSGO) ne tient d'ailleurs pas du hasard : il ressemble à un sport d'équipe physique, comme peuvent l'être le rugby ou le football. Jeu de tir en multijoueurs à la première personne, deux équipes qui tentent de s'éliminer et de remporter chacune des manches, la communication étant bien souvent la clé. Performance individuelle, gestion du stress, des émotions, des parallèles peuvent être trouvées.

En 2016, une équipe professionnelle de CSGO, Astralis, avait embauché un psychologue du sport. En janvier 2017, elle avait gagné la Major ELEAGUE, et l'ensemble de l'équipe avait tenu à rendre hommage aux psychologues de l'équipe, qui auraient nettement amélioré leur capacité à gérer la pression. C'est dans ce cadre-là que de nombreuses équipes commencent à engager des spécialistes, des coachs personnels, afin d'encadrer psychologiquement leurs joueurs professionnels.


Que nous apprend l'étude ?

Puisqu'il s'agit là de la première étude du genre, les chercheurs se sont davantage appuyés sur une approche qualitative que quantitative. C'est pour cela que seulement sept candidats masculins composent l'essence de cette première analyse. À travers plusieurs entretiens Skype qui ont suivi une semaine de compétition à laquelle participait l'équipe, les chercheurs ont pu déterminer que ces joueurs étaient confrontés à plus de 50 facteurs de stress différents. Parmi eux, l'anxiété face à la compétition, face aux audiences en direct, ou encore le stress lié aux problèmes de communication qui peuvent survenir au sein de l'équipe. Bref, ce sont les mêmes symptômes qui affectent les sportifs de haut niveau.

Au sein de ces entretiens, plusieurs critiques émergeaient, même entre coéquipiers : mauvaise gestion du cadre émotionnel face à la pression, certains joueurs seraient plus concentrés sur l'amélioration de leur score que de la performance de l'équipe... Mais les facteurs de stress externes sont encore plus déterminants : attaque sur les réseaux sociaux, anxiété suite à une mauvaise performance, stress de jouer et de performer devant une audience... « Par exemple, vous avez reniflé, et vous ne savez pas si la caméra est sur vous, mais dans votre tête, ils viennent de vous voir et ça vous fait vous sentir encore plus mal». Également, les interviews, qui sont réalisées en anglais, représentent une source de stress pour les candidats qui ne sont pas nés anglophones.

Malheureusement, il faudra d'autres études pour parfaire cette première ébauche analyse en comprenant des candidats de nature différente. Le premier élément fortement regrettable étant le manque de femmes représentées dans cette étude. La scène e-sport est majoritairement dominée par des hommes, même si l'on note une progression concernant la participation des femmes. Cela serait intéressant de mener une analyse sur ces dernières, qui semblent, d'après des études antérieures, bien plus soumises à d'autres formes de stress, liées au harcèlement sexuel par exemple.


Enfin, les chercheurs ont pour ambition de continuer ces examens approfondis, en sélectionnant des profils plus spécifiques, comme celui de leader in-game, ces preneurs de décisions, qui auraient des traits particuliers : neuroticisme, narcissisme ou extraversion. Tout cela est bien évidemment à lier au stress, qui est permanent dans une carrière dans l'e-sport. Pour comprendre les éléments qui peuvent impacter la performance d'un joueur, le stress semble être un champ d'analyse majeur.

Source : Astechnica.com

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Commentaires (10)
Mx34

On sent clairement le casu qui parle.
Je jouais a une époque a Counter Strike Source en team a un niveau pas ouf (mid- pour les connaisseurs ^^) et pourtant il y avait du stress, alors j’imagine même pas les personnes pour qui une défaite joue directement sur son salaire.
Ici on parle de stress, pas d’effort physique.
Et les entrainements demandé pour arriver a leur niveau sont super strict a un point ou joué n’est plus réellement un plaisir, mais une obligation.
Je t’invite a joué en équipe ne serait ce qu’a petit niveau, il est demandé des présence au minimum de 3 soir par semaine pour les entrainements et 1 soir pour les matchs. Alors qu’il n’y a aucun gain à la clef.

DARTH_KAM

Trop bien les « chercheurs » qui font des « études ».
Il n’y a plus que ça dans tous les articles. Même un stupide sondage un rouge à lèvres devient aujourd’hui une « étude » faite par des « chercheurs ».

Mx34

Mon dieu en plus d’être un casu, tu es très étroit d’esprit …
Avec ta mentalité les sportifs de haut niveau eux aussi devrait le faire bénévolement. Et puis de ce que tu dis, seul les bosseur qui « force » mérite un salaire … Donc les patrons eux devraient aussi le faire gratuitement …
Ce que tu ne comprends pas, c’est qu’a leur niveau, le jeux vidéo n’est plus une détente.
Je t’invite a regarder des interviews de personne ayant joué a haut niveau pour te rendre compte de la chose.
C’est encore très peu reconnu (on le voit bien avec tes commentaires) et seul une poignée arrive a en vivre. Pour la plupart, perdre un tournois leur coute plus d’argent que ce que ça leur rapporte.

cirdan

" Cela comprend divers sentiments comme la peur de l’échec, les diverses tensions, l’anxiété liée aux performances ou d’autres pressions psychologiques."
Ce sont simplement les conséquences habituelles d’une compétition. Il y a vraiment besoin d’une étude pour le découvrir ?

vbond007

Il y a des tonnes de métiers (voire tous?) qui génèrent du stress et ou on peut avoir l’impression de jouer sa vie :

  • Agriculteur(trice) (faut voir le nombre de suicidés)
  • Policier(e) (faut voir le nombre de suicidés)
  • Infirmier(e)
  • Pompier(e) (ça se dit pompière?)
  • et d’autres encore

Même monsieur ou madame tout le monde peut ressentir un stress immense dans sa vie professionnelle, stress qui les ronge tout les jours, petit à petit…

Je peux reconnaitre le dévouement des grands sportifs (et des grands joueurs…), mais ils ne vont pas me faire plus pleurer que les autres.

Cassin

Mais personne n’a dit qu’il fallait plus les pleurer que les autres ou je ne sais quoi d’autre. Tu peux citer la personne qui a dit ça ?

Que quand on y connait rien on ne dit rien ?

Que les échecs sont reconnus comme un sport alors que c’est encore moins actif que Counter Strike ?

Cassin

Putain mais j’en ai vraiment ras le bol des avis à l’emporte-pièce, des "moi j’aime pas alors c’est de la merde et tous ceux qui aiment sont des cons.

Vous ne savez pas faire autre chose dans la vie que critiquer et rabaisser ? C’est comme ça sur TOUS les sujets, y’a jamais rien de positif qui ressort de ces commentaires. Si ça ne vous plait pas, ben déjà d’une part, ne lisez pas, et de l’autres, ben ne commentez pas non plus.

Mrpolnar

Je vais sortir une étude qui prouve que le water-polo rend idiot. J’aimerais vous contacter.

Mrpolnar

Empoisonner la terre ou tabasser des manifestants provoque beaucoup de stress mais se suicider c’est un peu exagéré.

vbond007

Cassin, il n’y avait rien de personnel tu sais. Ce n’était pas contre toi tous ces commentaires. Tu rales pour le coté négatif des avis laissés, mais les tiens sont agressifs.
Je disais juste qu’on fait des études sur le stress des joueurs, qu’on le compare à celui des grands sportifs, mais je pense que quitte à faire une étude sur le stress, il serait plus intéressant de le faire sur la majorité de la population.
Et je ne suis pas d’accord avec toi, ce n’est pas comme ça sur tous les sujets, il y a même des sujets ou les clubiciens laissent des avis qui font bien rire tout en étant pertinents et positifs.

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