Vanguard, le nouveau système anti-tricherie de Riot Games destiné à protéger son CS-like Valorant, dispose de privilèges système qui inquiètent joueurs et experts en sécurité. En effet, le logiciel accède au Kernel de Windows : il peut donc provoquer des problèmes de sécurité et de fiabilité pour l'ordinateur. Une mesure lourde pour peu de bénéfices ?
La bêta fermée de Valorant a ouvert ses portes le 7 avril. C'est un véritable phénomène sur Twitch où les viewers espèrent toujours obtenir une précieuse clé d'accès... Mais faut-il se méfier de Vanguard, son système anti-tricherie invasif ?
Vanguard, le système anti-tricherie de Valorant
Riot Games a choisi de mettre en place des mesures lourdes pour protéger Valorant des tricheurs. En effet, son CS-like est livré avec « Vanguard », un système anti-cheat plutôt invasif à l'installation. Si le client du système anti-tricherie se lance en même temps que le jeu, Riot affirme que Vanguard dispose également d'un pilote Kernel qui s'active au démarrage de Windows.Après des années de guerre contre les tricheurs opérant sur League of Legends, le studio américain a ainsi décidé de changer de stratégie : avec le précédent système anti-cheat de Riot Games, les cheaters pouvaient utiliser des logiciels de triche qui s'exécutaient directement au niveau du Kernel, les rendant indétectables.
Les tricheurs devront redoubler d'efforts et d'ingéniosité
Bien sûr, Vanguard ne protège pas Valorant à 100 % : des attaques depuis le noyau du PC seront encore possible, mais selon Paul Chamberlain, responsable de la lutte anti-tricherie chez Riot Games, cela « nécessite une approche différente (plus énergique) des développeurs de systèmes de triche pour attaquer », puisque « ils doivent contourner les restrictions que Microsoft impose aux logiciels au niveau du Kernel ».Avec Vanguard, Riot espère donc casser la motivation des développeurs de logiciels de triche. En effet, mettre au point de nouveaux systèmes sera plus long et plus difficile. De plus, ces nouveaux logiciels seront certainement moins pratiques à installer pour les joueurs. En somme, ils seront moins rentables à vendre. Et pour celles et ceux qui craignent Vanguard, il faut noter que d'autres systèmes aussi invasifs existent déjà, à l'instar de Battleye (Fortnite, etc.).
Sécurité, fiabilité et respect de la vie privée...
Si Vanguard fait tiquer les experts en sécurité informatique et certains joueurs, c'est notamment parce que l'installation d'un pilote au niveau du Kernel peut générer des problèmes de fiabilité et de sécurité dans l'ordinateur. Autrement dit : provoquer un « écran bleu de la mort » ou encore ouvrir la porte aux malwares.Des risques minimisés par Riot Games. En effet, le pôle responsable du développement de Vanguard est épaulé par trois groupes externes de sécurité, qui ont réalisé un audit du logiciel avant son déploiement. Pour l'instant, le logiciel est donc sûr, et Riot prend très au sérieux cette responsabilité vis-à-vis des utilisateurs.
Une autre critique envers Vanguard concerne le respect de la vie privée, tant il a de privilèges système. Dans un billet de blog, Riot précise (sans rassurer) que « cela ne nous donne aucune capacité de surveillance que nous n'avions pas déjà ». Le studio américain ajoute toutefois que « le pilote Vanguard ne collecte ni ne nous renvoie aucune information sur votre ordinateur ».
Source : Ars technica