Afin de ne plus nécessairement attendre la sortie du jeu pour vous parler d'un projet qui nous tient particulièrement à cœur, Access Granted viendra évoquer le cas de tel chantier en accès anticipé, de telle production que nous avons eu l'occasion de découvrir en avant-première... Histoire de vous mettre l'eau à la bouche.
S'il n'a pas encore de date de sortie officielle, Mount & Blade II: Bannerlord fait déjà beaucoup parler de lui. Depuis sa disponibilité en accès anticipé sur Steam - le 30 mars dernier - il n'est pour ainsi dire jamais descendu sous les 100 000 joueurs simultanés. Un succès remarquable pour un jeu prétendu « de niche ».
Au travers d'une courte vidéo publiée sur Youtube, la société TaleWorlds officialisait le développement de Mount & Blade II: Bannerlord. Nous étions alors le 28 septembre 2012 et même si aucune date de sortie n'était alors avancée, on ne pouvait pas imaginer que huit ans plus tard, le jeu ne serait encore qu'en phase dite bêta via un accès anticipé sur la plateforme Steam. Le studio turc a été confronté à de nombreux problèmes aussi bien internes que techniques, mais il est maintenant sur la bonne voie. La disponibilité de cet accès anticipé permet de se faire une première impression. Les nouveautés ne sont pas très nombreuses et il y a encore du travail, mais le concept est toujours aussi passionnant.
« Gérer de multiples aspects de développement et si la guerre est importante, ce n'est pas le seul moyen de progresser. »
Mon royaume pour un cheval
Mount & Blade II: Bannerlord se déroule 200 ans avant les événements du premier opus, mais de la même manière, une partie débute avec la création de notre avatar, futur leader de notre clan / royaume / empire. Il y a bien sûr les aspects physiques de notre personnage (taille, yeux...), mais aussi ses origines. Ainsi, la profession de ses parents et ce qu'il a vécu durant son enfance permettent de façonner son caractère, de définir ses principales aptitudes. Ensuite, Mount & Blade II: Bannerlord reprend le concept de son ainé et se présente comme une espèce d'énorme « bac à sable » avec, dedans, de gros morceaux de gestion, de stratégie et de tactique.On débute donc tout petit, en bas de l'échelle avec pour objectif de fonder une entité majeure sur le continent d'Arcadia. Évidemment, le joueur n'est pas le seul à avoir cette idée et sur le continent, des dizaines d'autres factions sont aux prises les unes avec les autres. Des factions qui appartiennent toutes à l'une des six cultures en présence : Aserais, Battanians, Calradians, Khuzaits, Sturgians et Vlandians bien sûr, appartenir à l'une ou l'autre de ces nations est l'occasion de profiter de quelques bonus très appréciables : les Calradians sont des archers hors pair, les Vlandians disposent de remarquables cavaliers et les Khuzaits sont d'habiles commerçants.
En effet, dans Mount & Blade II: Bannerlord, on doit gérer de multiples aspects de développement et si la guerre - nous y reviendrons - est importante, ce n'est pas le seul moyen de progresser. Il est ainsi possible de voter pour les décrets appliqués sur le royaume auquel nous sommes rattachés afin, par exemple, d'imposer une taxe de guerre. L'aspect diplomatique n'est pas non plus absent et l'interface est en progrès depuis Warbands, même si les choses méritaient encore quelques attentions supplémentaires. Autre amélioration notable, l'aspect royaume est plus étoffé, plus à même de générer intrigues et querelles.
Dans Mount & Blade II: Bannerlord, on prend le contrôle du leader d'un clan. Reste qu'à ce niveau, le jeu est encore assez éloigné d'un Crusader Kings par exemple, mais tous deux ne boxent pas tout à fait dans la même catégorie. Pour les Turcs de TaleWorlds, une large part de l'intérêt du joueur se situe dans la gestion de son personnage et de ses pérégrinations sur le continent. En fonction de nos objectifs, mais aussi d'un système de missions « principales » / « secondaires », on est effectivement amené à travers le monde de part en part. On rencontre alors de multiples troupes « en maraude », des brigands, des hors-la-loi et c'est à nous qu'il revient de décider de la marche à suivre.
« Les animations sont souvent l'élément le plus risible... enfin, avec les bugs ! »
Somebody get me a goddamn wheelchair
Ainsi, selon le cas, notre hardiesse ou la force de l'adversaire, on va gentiment contourner la troupe en question ou, au contraire, se mettre en chasse. Mount & Blade II: Bannerlord lorgne alors (un petit peu) du côté d'un Total War en permettant au joueur de mener ses troupes sur le champ de bataille... à une nuance près : il n'est pas question d'incarner une espèce d'entité au-dessus de la mêlée. Le joueur continue à incarner son leader et il peut donc mourir au combat ou être capturé s'il n'y prend pas garde. Reste que son personnage est généralement particulièrement costaud, une espèce de héros façon Three Kingdoms, et sa puissance peut parfois faire la différence.Au cours du combat, le joueur peut donner quantités d'ordre à ses troupes, viser les ennemis de loin avec son arc ou se lancer au cœur de l'affrontement avec les risques que cela suppose. Depuis le maintien de formations diverses jusqu'à la charge pure et simple, les ordres sont assez nombreux et globalement plutôt bien suivis par une intelligence artificielle en « dents de scie ». Ainsi et alors que les sièges sont les batailles les plus impressionnantes esthétiquement parlant, l'IA semble incapable de les mener correctement. Une constante dans l'univers de Mount & Blade, mais nous aurions bien aimé pouvoir déjà vérifier quelques progrès à ce niveau.
N'oublions cependant pas que Mount & Blade II: Bannerlord n'est encore qu'en accès anticipé. De ce qu'ils ont pu lire jusque-là, les habitués du précédent opus se demandent d'ailleurs sans doute où sont les nouveautés et c'est vrai que l'accès anticipé n'est pas particulièrement riche à ce niveau : il donne plutôt l'impression de vouloir rassurer sur les ambitions du studio : cette suite reste largement fidèle au concept du précédent opus et procure grosso modo des sensations de jeu identiques. On prend un réel plaisir à faire progresser notre personnage et notre clan en évoluant de manière totalement libre.
Mount & Blade II: Bannerlord assure également une certaine refonte d'interface de sorte que les choses sont plus claires, plus immédiates et l'aspect graphique profite d'une importante remise à niveau. Hélas, comme vous pouvez le voir sur les captures, le compte n'y est toujours pas et si on moquait souvent Warbands pour son look « 2000's » et ses dix ans de retard, c'est encore un peu le même problème ici. On a souvent l'impression de jouer à un cru « 2010 », les animations étant souvent l'élément le plus risible... enfin, avec les bugs. Là encore, TaleWorlds a le temps d'améliorer les choses, mais il ne va pas falloir trop se reposer du côté d'Ankara.
S'il répond actuellement aux attentes de nombreux fans de Warbands qui retrouvent avec plaisir les qualités de leur jeu fétiche, Mount & Blade II: Bannerlord se doit de proposer davantage de nouveautés. Les auteurs vont devoir enrichir l'aspect gestion (traités de paix, davantage de bâtiments...), revenir sur les multiples bugs, apporter quelques réponses aux soucis dans les batailles et, ce ne serait pas du luxe, tenter de rendre l'ensemble un peu plus lisible. Si on prend un réel plaisir à croiser le fer dans le joyeux bazar des combats actuels, il serait bon que TaleWorlds puisse aller un peu plus loin que la « simple » version 1.5 de Warbands.
Preview réalisée à partir d'un code fourni par le studio